Plus d’espoirs ni quête d’étoile ni rêves à engranger

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Les habitudes ont révélé la saveur douce du bonheur
Les perles de l'aube dispersé les spectres de terreur
Une odeur de soir et d’enfeu aux ferments de mort
Flotte et s’alanguit obsession de l’insaisissable obscurité

Plus d’extases d’aurores grisantes dans nos corps prêts au renoncement
Ni flux de vie ni sève féconde seules s’incrustant les rides du Temps

Mes lèvres tremblent aux souvenirs des caresses de jeunesse
Tout mon être s’étiole et s’emmitoufle aux neiges des hivers amers
Les angoisses glissent de silences en silences ainsi que les pensées
Les couchants flambent de rouille et de sang aux frontières blessées
Désormais ne suis plus que lit rugueux d’un fleuve à sec
Fleur feinte sans teinte ni parfum aux cernes de jadis
Mon âme s’épanche aux friches d’une planète où meurt l’olivier
Où bâillonnée la parole prise en otage s’éteint à l’ombre des barreaux
Où les cris d’impuissance et d’absence résonnent au seuil des tombeaux
Où le bruit assourdissant des chars martèle le rituel des journées

Plus d’espoirs ni quête d’étoile ni rêves à engranger
Seuls nuits et brouillards glaçant les êtres décharnés
Seule la séculaire colère

Désormais ne suis plus que sarment mort à l’Arbre de vie
Feuille sèche jachère sans germe de moisson aux buissons d’amour

Anny Ayraud ©

"A celle qui a savouré mes mirages d’éternité
La douceur du berceau à l’ombre du vieux toit
Les rires dans la prairie ruisselante d'été "
Annyayr