Ô Eve noire,tu défies par la pulpe d’ombre et de lumière de tes seins collines,la partition de mort gravée profond aux rocs de ce désert où défile le temps

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Eve noire
Fleur surgie violente du minéral
tu défies par la pulpe d’ombre et de lumière
de tes seins collines
tu défies par l’hymne (cuivre, or, braise)
qui s’érige des reins à la nuque
sous le feu, sous le jeu solaires,
tu défies, ô fleur noire, chair première,
la partition de mort
gravée profond aux rocs comme aux os
de ce désert où défile le temps ;

Le regard qui te sacre reine
tu l’arrachas aux vallées éphémères
pour l’enfouir, le chauffer, le bercer en ton ventre.
Il te cueille en plein jet, corolle noire
mais ton sexe l’accueille et de nouveau l’enfante
lavé de toute souillure, de toute blessure,
armé de la gloire et de l’éclat originels.

Georges-Emmanuel Clancier