Jean-luc Drouin's photos

Les vieux de la vieille *

03 Mar 2020 38 21 180
Ivato (Madagascar) - Je viens de réaliser un reportage sur les chercheurs d'or malgaches. Sur la route du retour à l'embranchement de la piste et de la route goudronnée, nous faisons une halte pour déjeuner dans la petite ville d'Ivato. A la sortie de la gargote où nous avons pris un frugal repas je croise ces deux vieux copains. Bien entendu, je ne peux pas résister au plaisir de les photographier. Ils ne parlent qu'un dialecte malgache propre à la région, mais nous parvenons à nous comprendre. Je suis resté moins de 3 minutes avec eux, et je ne sais pas pourquoi, quand je revois cette photo, j'ai l'impression que ce sont de vieux amis. * Précision pour nos amis non francophones : le titre de la photo, "Les vieux de la vieille" est le titre d'un merveilleux film franco-italien en N&B de 1960, réalisé par Gilles Grangier. Les trois principaux rôles sont tenus par Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël. Des stars vieillissantes du cinéma français à l'époque. C'est l'histoire de trois vieux amis, spécialistes des farces en tous genres qui décident de quitter leur village pour aller vivre dans une maison de retraite, pour le plus grand bonheur des villageois.

Atelier couture de rue

25 Jul 2016 32 18 154
Antsirabe (Madagascar) - La Grande-île est au top 10 des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu national brut (RNB) de 1.792$. Ce n'est qu'une moyenne calculée pour un foyer ou une famille sur une année. Dans leur grande majorité les familles malgaches, composées de 7 personnes en moyennes, sont loin de disposer des 129 $ de revenus mensuels annoncés par les instituts de la statistique. En réalité, elles sont nombreuses à vivre avec moins d'une trentaine de dollars mensuels. Pour survivre, il faut avoir recours à la débrouille. Comme ces quatre couseuses spécialisées dans les travaux de raccommodage de vêtements usagés. Elles font des ourlets pour les clients les plus fortunés. Elles ont été très étonnées, qu'après avoir pris ma photo je ne suis pas immédiatement parti et que je me suis intéressé à leur travail. J'ai ainsi appris qu'elles étaient organisées en petite coopérative informelle. En clair, les machines à coudre ont été achetées collectivement. Il leur a fallu un an pour acquérir les quatre machines. Et l'argent récolté par ces quatre femmes est partagé équitablement à la fin de la journée. Finalement et contrairement à ce que je pouvais penser, le travail ne manque pas. Une affaire qui marche.

L'heure de la pose pour les vélos-pousse

25 Jul 2016 32 15 158
Antsirabe (Madagascar) - Le soleil décline. C'est la première fois que je viens à Antsirabe, ville réputée comme étant la capitale du vélo-pousse. A l'angle d'une rue, non loin du marché couvert et de mon hôtel, je tombe sur ces "vélos-pousseurs" qui s'offrent une pause casse-croute. Je m'approche ; ils me sourient. Je comprends immédiatement que je vais pouvoir les photographier sans la moindre difficulté. La relation avec l'appareil photographique est un peu le même pour les malgaches que pour les Indiens : ils aiment être pris en photo. Mais contrairement à l'Inde, ici, on prend un peu moins la pose systématiquement. A ce moment, je comprends que je vais aimer ce pays. Depuis j'y suis retourné 4 fois. Et je m'apprête à y faire un séjour supplémentaire fin février 2024.

Le p'tits bateaux

05 Oct 2022 44 22 209
Belo-sur-Mer (Madagascar) - Belo a conservé son nom français. Il y a bien un nom malgache, mais personne ne l'utilise. Les habitudes ont la vie dure. Le gros village de Belo-sur-Mer à l'ouest de la Grande-île sur le canal du Mozambique, est réputé pour la fabrication des boutres, ces voiliers traditionnels en bois utilisés pour le transport des marchandises. Ce jeune garçon est le fils d'un charpentier de marine. A ne pas douter que lorsqu'il sera grand, il poursuivra la tradition familiale. La qualité du petit voilier qu'il a fabriqué démontre qu'il en a les compétences.

La jolie vendeuse de riz

12 Oct 2022 38 22 171
Antsirabe (Madagascar) - Vous la trouvez jolie ? Vous avez raison. Pourtant, cette jeune vendeuse de riz sur la marché d'Antsirabe et bien plus jolie dans la réalité. Si je peux affirmer que je ne me débrouille pas trop mal en photo, il y a un domaine dans lequel je ne suis pas très doué : le portrait des jolies femmes. Aucune fausse modestie dans cette affirmation. Des portraits de belles femmes que je trouvais sublimes, prises dans tous les pays que j'ai traversés, j'en ai des dizaines. Et à chaque fois, je suis déçu du résultat. Mes photos n'arrivent jamais à rendre pleinement hommage à leur beauté. Ou alors, c'est le regard que je leur porte qui les sublime et que mon appareil photo, lui, est dénué de toute émotion ? Ce qui me rassure, c'est que vous ne l'avez pas vue en réalité et je ne doute pas que vous trouverez cette jeune commerçante très belle malgré tout. Et c'est le principal.

Le marché d'Ambalavao va fermer

26 Feb 2020 34 8 163
Ambalavao (Madagascar) - Le marché quotidien est derrière les murs. Quelques commerçantes venues vendre la production de leurs jardins qui n'ont pas de place permanentes sur le grand marché, se sont installées sur le bord de la rue d'où cette photo a été prise. Le marché ouvre vers 6h30/7h et ferme à 18h30 en fin de journée. A Madagascar et particulièrement dans le Sud où se trouve Ambalavao, la nuit tombe très vite. A 19h, il fait nuit noire. Hormis les deux commerçantes, les autres personnes sur cette photo, attendent la passage d'un taxi de brousse pour rentrer chez elles. L'homme adossé au mur, un bâton à la main est un paysan qui a vendu un zébu à un boucher local. Il a fait 20 kilomètres à pied avec son bovin. Il va pourvoir s'offrir un taxi de brousse qui le ramènera dans son village. Si je sais ça, c'est que j'ai eu l'occasion de discuter avec lui quelques heures plus tôt après avoir terminé la transaction avec le boucher. Il a profité de son passage en ville pour s'offrir quelques verres avec quelques copains dans une gargote locale. Maintenant, il faut rentrer.

Conversation de rue

08 Mar 2020 35 15 147
Talatamaty (Madagascar) - Je photographiais de la rue le jeune garçon endimanché qui n'allait pas tarder à se rendre à la messe, quand cette femme avec son enfant dans le dos lui a demandé amicalement s'il se prenait pour un star, pour qu'un vaza le photographie. Vaza en malgache signifie "étranger blanc". Je n'ai pu résister à photographier cette scène en faisant la mise au point sur le sourire de la jeune femme. Heureusement que j'avais un diaphragme assez confortable (f : 10), pour que le jeune homme ne soit pas trop flou et que la scène soit lisible immédiatement.

Cuisine de rue

08 Mar 2020 34 6 121
Talatamaty (Madagascar) - Cette jeune femme fait la cuisine dans la rue. Sa petite maison qui se trouve de l'autre côté de la ruelle à moins de 10 mètres, ne comprend qu'une seule et unique pièce. Dans cet espace de 15 mètres carrés s'entasse une famille de cinq personnes, dont trois enfants. Alors on utilise la rue en guise de cuisine et de salle de bain. Le lavabo, c'est la cuvette bleue derrière la jeune femme. Cuvette qui sert également pour faire la vaisselle. Ce n'est pas la vie au grand air telle qu'on la rêve habituellement.

Le quartier des rizières

02 Feb 2019 27 11 139
Talatamaty (Madagascar) - Le quartier des rizières n'existe pas. J'ai inventé ce nom pour cet îlot de maisons qui fait face aux rizières, afin que mes compagnons de voyage sachent où je suis, si toutefois l'idée leur venait de me rejoindre. Quand je suis à Talamaty, je me balade dans les rizières tous les matins et en fin de journée. Il y a toujours de nouvelles photos à faire. Cette image, je ne l'avais pas sélectionnée car si elle est techniquement correcte, elle n'a rien d'extraordinaire Un scène de la vie ordinaire. Je pense cependant qu'elle a une vertu documentaire sur l'habitat malgache des pauvres gens.

Reggae malgache

01 Feb 2019 32 11 155
Talatamaty (Madagascar) - Je me promenais dans les rues de Talamaty, ville à mi-chemin entre la capitale Antananarivo et Ivato, où se trouve l'aéroport international. En déambulant dans les ruelles d'un quartier populaire, j'ai entendu un air qui m'était familier. Je me suis dirigé au son de la musique. Avant que j'aperçoive le musicien, quand il a attaqué le refrain, j'ai reconnu un air de Bob Marley mal maitrisé. Je ne comprenais cependant pas les paroles. J'ai vite compris qu'il chantait en malgache. Quand le jeune guitariste m'est enfin apparu adossé à un mûr, j'ai compris qu'il apprenait le morceau qu'il avait traduit dans sa langue maternelle. En tout cas, le refrain était maîtrisé puisque je l'avais reconnu. Quand il a vu que j'allais le photographier il s'est concentré en s'appliquant, comme si mon appareil photo allait enregistrer le son. Bien entendu, l'un de ses copains s'est précipité pour être sur la photo. Nous avons pu discuter en échangeant nos mails afin que je puisse lui faire parvenir la photo. Ce jeune garçon souhaitait devenir musicien professionnel en intégrant un orchestre dans lequel son frère était batteur. "Mais avant, il faut que j'apprenne à jouer un peu mieux", m'a-t-il dit en s'excusant presque. Je suis certain qu'aujourd'hui il gagne sa vie en jouant de la guitare dans les bals populaires de la région.

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