Dans la poussière d'étoiles
Avec le temps
And from behind of walls of doubt a voice was cryi…
Dans tes bras, je suis au nirvana...
Vous dormiez Madame?
Toi de qui je ne sais...
Radieux et vibrants
Sois calme ô ma douleur
Si tu savais comme je suis heureuse... A en mourir…
Malgré les soleils en linceul couchés dans les jar…
Polinius (après un GRAVE accident de voiture)14.2.
Mood indigo
Et tes seins en offrande fleur pour célébrer la vi…
BIOLLANTE
Je regarde l'aurore apparaître
La nuit m'aura rendu ton image...
Feelings
les larmes deviennent une chaîne étincelante, inde…
Entre tes mains d'alcyon
La nuit de l'iguane (The Night of the Iguana) de T…
Tout à fleur de peau
Cléopatre
Les plaisirs démodés de Charles Aznavour
Oh, love, you know you never got it right I don't…
Notre-Dame de Paris de Victor Hugo
Valse brillante N°1de Chopin
What do you get for lettin' me win so easily? Put…
Oh, if I only could understand What your eyes are…
Et l'éclat de minuit nous révèle un coeur pur
Casse-noisette de Tchaïkovsky
La 6ème symphonie de Beethoven (La pastorale)
"Thriller" de Michaël Jackson
"Un jour un jour"parJean Ferrat (en sa mémoire)
Ce cadeau merveilleux que l'on découvre à deux
**Pouvoir l'éterniser, tout mon être en offrande..…
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Cette femme était là, dans le miroir, plus inquiétante que désirable
A partir dune photo de H.Witwer
www.youtube.com/watch?v=X1DhRkUetgg
Le miroir invisible
Cette idée, Serge Rondier l’avait eue un jour où il déjeunait seul dans une brasserie de la rue Racine. Il s'était pris à observer une inconnue dans un des miroirs de la salle, avec une insistance d'autant plus tranquille que, placée comme elle l'était, elle ne pouvait, pensait-il, surprendre son regard. C'était une femme de la quarantaine, d'une simple beauté, celle qui vient du fond de l'être et non de ses apprêts, visage magnifique en tout cas, mais le reste, d'où il était, Rondier ne le voyait pas. Cette femme était là, dans le miroir, plus inquiétante que désirable. L’imagination du dramaturge était partie à l'aventure avec la vieille idée que tout est dans tout car il avait repéré sur la joue de cette inconnue un grain de beauté d'une dimension inaccoutumée qui était pourtant posé là comme la chose la plus naturelle du monde, et il s'était dit que, disparue du miroir qui lui offrait son image, la femme resterait dans sa mémoire par cette apostille. Il n'en avait pas fallu davantage pour que son imagination vînt à lui suggérer que le grain de beauté contenait cette femme comme elle-même contenait le monde. Tout était bien dans tout... Et par une de ces petites illuminations que connaissent les créateurs, il avait eu l'idée puis le désir soudain d'écrire une pièce en forme de monologue où une telle femme, oui, celle-là précisément, serait aux prises avec un amant qui s'obstinerait à la convaincre qu’il voyait en elle la totalité du monde sensible. Une monade, quoi, une vraie monade ! Oui, mais cette femme ne comprendrait pas un amour qui la dépassait et dont les mots lui paraitraient destinés à une autre. Le malentendu engendrerait l'inquiétude puis la discorde et avec elle la désunion. Son amant parti, peut-être mort (mort ou parti, on verrait bien... mais c'était tout vu, et Rondier avait déjà décidé de flinguer le personnage), la femme aurait la révélation de la passion peu ordinaire dont elle avait été l'objet. Alors, Eurydice à contre rôle, elle repartirait à rebours dans sa vie pour tenter de dire à l’amant disparu ce qu'elle n'avait su lui dire quand, par ses illuminations, il l'effrayait.
Coudes sur la table, le visage enfoui dans sa serviette, Rondier s'était absorbé quelques instants pour mieux imaginer le scénario. Quand il avait relevé la tête pour voir si l'inconnue convenait toujours à l'intrigue qu’il avait improvisée, elle n'était plus dans le miroir. Elle était devant lui, cambrée dans un tailleur noir, la mouche sur la joue et l’œil accusateur.
" Je n'ai pas aimé l'indiscrétion de votre regard" lui avait-elle lancé d'une voix qu'il eût aimé entendre sur scène.
Et elle lui avait tourné le dos sans lui laisser le temps de répondre. Serge Rondier s'était souvent demandé par la suite ce que son propre visage, pendant qu'il échafaudait sa lubie, avait bien pu révéler à cette inconnue. En vain. Il ne l’avait jamais revue...
Hubert Nyssen
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Le miroir invisible
Cette idée, Serge Rondier l’avait eue un jour où il déjeunait seul dans une brasserie de la rue Racine. Il s'était pris à observer une inconnue dans un des miroirs de la salle, avec une insistance d'autant plus tranquille que, placée comme elle l'était, elle ne pouvait, pensait-il, surprendre son regard. C'était une femme de la quarantaine, d'une simple beauté, celle qui vient du fond de l'être et non de ses apprêts, visage magnifique en tout cas, mais le reste, d'où il était, Rondier ne le voyait pas. Cette femme était là, dans le miroir, plus inquiétante que désirable. L’imagination du dramaturge était partie à l'aventure avec la vieille idée que tout est dans tout car il avait repéré sur la joue de cette inconnue un grain de beauté d'une dimension inaccoutumée qui était pourtant posé là comme la chose la plus naturelle du monde, et il s'était dit que, disparue du miroir qui lui offrait son image, la femme resterait dans sa mémoire par cette apostille. Il n'en avait pas fallu davantage pour que son imagination vînt à lui suggérer que le grain de beauté contenait cette femme comme elle-même contenait le monde. Tout était bien dans tout... Et par une de ces petites illuminations que connaissent les créateurs, il avait eu l'idée puis le désir soudain d'écrire une pièce en forme de monologue où une telle femme, oui, celle-là précisément, serait aux prises avec un amant qui s'obstinerait à la convaincre qu’il voyait en elle la totalité du monde sensible. Une monade, quoi, une vraie monade ! Oui, mais cette femme ne comprendrait pas un amour qui la dépassait et dont les mots lui paraitraient destinés à une autre. Le malentendu engendrerait l'inquiétude puis la discorde et avec elle la désunion. Son amant parti, peut-être mort (mort ou parti, on verrait bien... mais c'était tout vu, et Rondier avait déjà décidé de flinguer le personnage), la femme aurait la révélation de la passion peu ordinaire dont elle avait été l'objet. Alors, Eurydice à contre rôle, elle repartirait à rebours dans sa vie pour tenter de dire à l’amant disparu ce qu'elle n'avait su lui dire quand, par ses illuminations, il l'effrayait.
Coudes sur la table, le visage enfoui dans sa serviette, Rondier s'était absorbé quelques instants pour mieux imaginer le scénario. Quand il avait relevé la tête pour voir si l'inconnue convenait toujours à l'intrigue qu’il avait improvisée, elle n'était plus dans le miroir. Elle était devant lui, cambrée dans un tailleur noir, la mouche sur la joue et l’œil accusateur.
" Je n'ai pas aimé l'indiscrétion de votre regard" lui avait-elle lancé d'une voix qu'il eût aimé entendre sur scène.
Et elle lui avait tourné le dos sans lui laisser le temps de répondre. Serge Rondier s'était souvent demandé par la suite ce que son propre visage, pendant qu'il échafaudait sa lubie, avait bien pu révéler à cette inconnue. En vain. Il ne l’avait jamais revue...
Hubert Nyssen
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"La scène sans rideau était éclairée en demi-ton et Solange Vattier, étendue sur ce qui ressemblait à une plage de sable fin, commençait à se redresser avec une extrême lenteur. Je l'ai plus sûrement tué que si je l'avais assassiné de mes mains, murmurait-elle. Et dans l’obscurité les spectateurs se prenaient peut-être à espérer un détournement de destin qui ferait à la fin reparaître un amant dont on savait pourtant que jamais il ne surgirait des coulisses. C’était une pièce à un personnage, l’affiche et le programme le disaient sans détour.
Solange Vattier jouait avec une émotion si contenue et par là si persuasive que Rondier avait l'impression d'entendre, non ce qu'il avait écrit après sa rencontre avec l’inconnue dans le restaurant de la rue Racine mais, sans doute par l’effet de cette lumière crépusculaire dont Georges Malassis avait eu l’idée, une confession de l'actrice elle-même. Aussi la crainte que, chemin faisant, Rondier avait eue à l’idée qu'elle se fût lassée d'entrer en agonie chaque soir, se transformait en une attente nouvelle. Il était suspendu aux lèvres de Solange pourtant invisibles de si loin, et chacun des mots qui surgissaient par cette mince béance trouvait un sens nouveau."