Ô ces soirs de triste solitude,

D’amères et douces amertumes !

Les ai-je haïs même par habitude…

Et ces heures où j’arpentais le bitume

Sans but, je marchais, le nez en l’air.

Je ne voyais rien, enfermée dans mes pensées.

J’errais au gré de mes envies, solitaire,

Regard posé d‘indifférence marquée.

J’écoutais le bruit de mes pas

Dans la rue sur les pavés mouillés.

Ombres parmi les ombres de la nuit

Eclairées seulement par la lune argentée

Qui faisait un halo sur des silhouettes pressées.

De l’autre côté de soi, là où le silence persiste,

Il faut passer outre aux angoisses qui résistent,

Rasant souvent des pudeurs réalistes.

Plongée dans l’ineffable abysse de l’esprit,

Mon âme soulagée les a vus prendre la fuite.

L’aube de son pas doucereux

M’a tendrement fermé les yeux…

(c)Valériane