Sam et Jonathan, deux marchands ambulants de farces et attrapes, nous entraînent dans une promenade kaléidoscopique à travers la destinée humaine. C’est un voyage qui révèle l’humour et la tragédie cachés en nous, la grandeur de la vie, ainsi que l’extrême fragilité de l’humanité…

Lion d’or au Festival de Venise, le nouveau film de Roy Andersson s’inscrit dans une série sur «le sens de l’existence» (sic), entamée en 2000 avec Chansons du deuxième étage (Prix du jury à Cannes) et poursuivie en 2007 avec Nous, les vivants (présenté au Certain Regard).Le réalisateur suédois prévoit un quatrième volet dans sept ans.
Le principe est toujours le même : une série de vignettes surréalistes composées en plan fixe, avec un soin maniaque, d’où finissent par surgir le burlesque, la poésie et une intense mélancolie.
Le fil rouge est ici constitué par deux pitoyables marchands de farce et attrapes, sorte de Blues Brothers pathétiques qui vont de rebuffades et humiliations. Le morceau de bravoure est une longue scène de café investi par un défilé de hussards à cheval...
C’est à la fois drôle et d’une tristesse sans nom, bien que ce troisième volet nous ait paru moins noir et désespéré que le précédent .Entrer dans l’univers de Roy Andersson (visuellement inspiré, cette fois, des peintres allemands Otto Dix et Georg Scholz) demande un effort, tant le rythme est lent (c’est un euphémisme !) et le propos apparemment décousu, voire hermétique.Mais c’est le gage, si on y parvient, de grandes émotions cinématographiques.
A vous de voir.