Flic alcoolique et corrompu, mais pas totalement pourri pour autant (il garde un certain sens de l’honneur et de l’éthique), Michael Logan (Peter Ferdinando) voit ses projets contrariés par l’arrivée à Londres de nouveaux gangsters venus d’Albanie, plus brutaux et cruels que les anciens caïds avec lesquels il pactisait. En plus, l’inspection des services a sa brigade dans le collimateur et leur colle aux basques.Il faut dire que ses subalternes ont été à bonne école et sont encore plus ripoux que lui… Bref, Logan a de quoi se faire du mauvais sang. Le problème, c’est qu’il a une affaire en cours, qu’il ne peut pas lâcher, s’il ne veut pas perdre le capital durement gagné avec ses petits trafics. Si, jusqu’ici, son instinct lui a toujours permis de conserver un coup d’avance, il risque fort, cette fois, de se faire rattraper par la paranoïa et la violence ambiantes…

Le réalisateur anglais Gerard Johnson, dont on ne connaissait pas le travail (Hyena est son second long-métrage), signe ici un thriller très réussi, quelque part entre la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn, Les Promesses de l‘ombre de David Cronenberg et le Bad Lieutenant d’Abel Ferrara. Si Hyena n’est peut-être pas tout à fait « le futur du thriller », comme l’affirme Winding Refn, il offre tout de même quelques trouvailles de réalisation intéressantes, comme filmer les séquences les plus violentes sans le son, ce qui en démultiplie l’effet.Les plans nocturnes de Londres, qui a rarement aussi bien filmé, et la BO, signée Matt Johnson (The The), contribuent à la réussite de ce polar bien corsé qui réjouira les amateurs.