Apple a confirmé cette semaine le lancement de sa montre connectée, dite Apple Watch, le 24 avril prochain pour une gamme de prix allant de 399 à… Plus de 10 000 € (pour le modèle en or 18 carats, probablement destiné aux Émirats) ! C’est le premier produit véritablement nouveau que la firme américaine mettra sur le marché depuis le décès de son fondateur et gourou, Steve Jobs. Ce pourrait aussi être le premier flop commercial de la marque à la pomme depuis des lustres. Les raisons pour lesquelles l’Apple Watch risque de ne pas se vendre aussi bien que l’iPod, l’iPhone ou l’iPad sont, en effet, bien plus nombreuses que celles qui justifieraient son succès.


Trop chère
Premièrement, l’Apple Watch arrive sur le marché longtemps après ses concurrentes et n’apporte pas grand-chose de plus en terme de design et de fonctionnalités (contrairement à l’iPhone en son temps). Elle sera aussi notablement plus chère (contrairement à l’iPod et à l’iPad), l’insuccès des premières montres connectées ayant conduit les fabricants à casser les prix, voire à les offrir en cadeau avec leurs smartphones pour un euro de plus.
Deuxièmement, l’Apple Watch ne fait (presque) rien de plus que ce que fait déjà, en mieux, l’iPhone, auquel elle est intimement liée (1). Quel intérêt y a-t-il à consulter ses messages sur l’écran minuscule d’une montre quand on peut le faire bien plus confortablement sur celui de son iPhone 6 Plus? Quant-à répondre à ses appels téléphoniques en parlant à son poignet, merci, mais on n’a pas envie de passer pour un agent de sécurité, ni pour Max la Menace…
Apple compte sur les fonctions de commande vocale et sur celles de paiement sans contact pour inciter à l’achat de sa montre intelligente. Sauf que les résultats de Siri, le logiciel de commande vocale maison, sont toujours aussi aléatoires et que le système de micropaiement d’Apple, déjà disponible sur iPhone 6, ne fonctionne toujours pas dans notre beau pays. Ne parlons même pas d’ouvrir sa chambre d’hôtel avec…


Produit de niche?
Restent les fonctions dédiées à la santé et à la pratique sportive… Qui n’intéressent que les sportifs purs et durs (du genre à calculer leurs courbes de progression) et les maniaques du cardio-training. Personnellement, je n’ai aucune envie que ma montre me rappelle le peu d’efforts physique que je fais dans la semaine (faute de temps, bien sûr… ). Et je n’ai pas envie, non plus, qu’elle serve à me géolocaliser au mètre près 24 h/24. En plus, j’ai déjà une très jolie montre de bijoutier, merveille de l’horlogerie Suisse sans laquelle à 40 ans on a raté sa vie, que je suis très fier d’exhiber à mon poignet et qui fait exactement ce que je lui demande : me donner l’heure quand mon smartphone est hors de portée ou éteint. Pas question de la remplacer par un machin électronique à bracelet plastique.Et encore moins de me retrouver avec une montre à chaque poignet!
Tout incline à conclure que le succès massif de l’Apple Watch est loin d’être acquis. Contrairement aux iBidules, qui ont séduit le plus large public (2), elle risque de rester un produit de niche, voire un simple accessoire pour geeks sportifs et supercondriaques fortunés.
Selon un sondage effectué après sa présentation seuls 10 % des Français interrogés seraient d’ailleurs prêts à en faire l’acquisition.

(1) La dernière mise à jour d’IOS pour iPhone comprend d’ailleurs une application dédiée à l’Apple Watch
(2) Le fait qu’Apple ait finalement renoncé au terme d’ iWatch est peut-être révélateur de la confiance limitée que la firme à la pomme place dans ce nouvel appareil, déjà relégué par son nom au rang de simple accessoire.