En 1965, aux Etats Unis, le Dr Martin Luther King (David Oyelowo) mène la lutte pour que le droit de vote qui a été accordé aux citoyens noirs soit respecté dans les anciens états esclavagistes du pays. C’est dans le Sud, à Selma (Alabama), où un sherif (Stan Houston) et un gouverneur (Tim Roth) racistes font règner la terreur parmi la communauté noire qu’il décide de mener campagne.Elle conduira le président Johnson (Tom Wilkinson) à signer les décrets d’application de la loi sur le droit de vote.

On pouvait espérer mieux du premier biopic de Martin Luther King, pour lequel Steven Spielberg, Stephen Frears, Lee Daniels et Spike Lee furent, tour à tour, sur les rangs. C’est finalement la réalisatrice noire Ava DuVernay (IWill Follow, Middle of Nowhere) qui a hérité du projet après que Lee Daniels (Precious, Le Majordome) et son casting cinq étoiles (De Niro, Hugh Jackman, Liam Neeson, Lenny Kravitz...) se soient désistés. Elle signe un biopic d’une facture très classique, dont le principal interêt (voire le seul) est de rappeler le combat qu’ont dû mener les noirs américains pour que leurs droits, chèrement acquis après deux siècles d’esclavage, soient respectés sans restrictions dans tous les états de l’Union.Cinquantième anniversaire oblige, le scénario se focalise sur la fameuse marche pour les droits civiques de Selma vers Montgomery, capitale de l’Alabama, dont le succès força le président Lyndon Johnson, plus préoccupé à guerroyer en Asie, à faire lever toute restriction sur le droit de vote des noirs. Ce faisant, le film fait l’impasse sur toute le reste , la personnalité du pasteur étant tout juste ébauchée et son assassinat (en 1968) seulement évoqué dans le carton final. La vraie biographie filmée de Martin Luther King reste donc à réaliser. Rendez vous en 2018, puisqu’Hollywood aime tellement les anniversaires.