Présenté hors compétition à Cannes, en ouverture de la section Un Certain Regard , le nouveau film de Sofia Coppola, sur un gang d'ados qui dévalisait les villas de stars à Hollywood, a cruellement déçu ses aficionados.
Où sont passées la délicatesse et la sensibilité de la réalisatrice de Virgin Suicides, de Lost in Translation et de Somewhere? Elles semblent s’être dissoutes dans le Bling bling du Bling Ring.
Le film se contente, en effet, d'alterner les scènes d'effraction de maisons de stars (dans lesquelles on entre apparemment comme dans des moulins) et les séquences d'essayage de leur butin par les membres de la bande dans leurs chambres d'ados tapissées des posters de leurs victimes. D'un point de vue formel, le mélange de différente sources d'images (camera HD numérique, portables, caméras de surveillance, documents internet) est assez habile. Le reste, hélas, n'a pas grand intérêt, si ce n'est de rappeler aux ados qui iront voir le film que la violation de propriété et le vol sont des délits sévèrement punis par la loi (Les membres du Bling Ring ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 4 ans de prison ferme et 800. 000 $ d’amendes pour un butin tout de même estimé à plus de 3 M$).
Malgré une BO tonitruante, The Bling Ring manque singulièrement de rythme et aucun personnage (ni aucun comédien) ne sort du lot. Sur un motif assez similaire, Spring Breakers (Harmony Korine) était plus fun et Foxfire, le film de Laurent Cantet sur un gang de fille des années 50, nettement plus intéressant.