A Cannes, Sofia Coppola s'était entourée de tout son Bling Ring pour répondre aux questions des journalistes sur son nouveau film, qui a déçu ses fans les plus fidèles (dont votre serviteur). Extraits choisis...

Vos films s’intéressent beaucoup à la jeunesse. Celle qui est décrite dans The Bling Ring est-elle différente des autres?
De la mienne en tout cas ! Le monde qu’il décrit est très différent du mien à leur âge. J’étais fascinée, mais je ne pouvais absolument pas m’y identifier. Ce sont pourtant des gamins qui vivent dans la même ville, qui vont dans les mêmes écoles. L’usage de la téléréalité, des réseaux sociaux et d’internet a changé beaucoup de choses. La vie privée n’existe plus. Il n’y a plus aucune innocence par rapport au monde des stars. Leur histoire disait beaucoup de chose de l’époque et du fait de grandir à l’âge de Facebook et Twitter …

Avez-vous rencontré les vrais membres du Bling Ring ?

J'en ai effectivement rencontré deux ou trois. Ce sont des enfants de la banlieue d’Hollywood. Ils voulaient faire partie du monde très bling-bling des célébrités et de la téléréalité, qui joue un rôle central dans la culture actuelle des Etats Unis. C'était fascinant de les entendre raconter les détails de leur histoire : une fille m’a expliqué qu’elle a fait ça parce qu’elle voulait à tout prix voir le chien de Paris Hilton ! Au final, j'ai changé les noms des personnages pour que ces jeunes ne deviennent pas encore plus connus pour ce qu’ils ont fait. Une façon de les protéger des éventuelles retombées du film…

Comment avez-vous choisi vos acteurs ?
Le casting a duré un an. C’était important qu’ils fonctionnement bien ensemble, qu’ils paraissent vrais et ne ressemblent pas à des caricatures. Je voulais que les acteurs puissent bien comprendre les motivations des personnages, qu’ils puissent s’y identifier. C’était bien d’avoir un mélange d’acteurs expérimentés et de débutants. J’ai adoré travailler avec ce groupe. Ils m’ont conseillé pour les dialogues et la musique. Maintenant que je les connais mieux, je me sens pleine d’espoir pour cette génération (rires).

The Bling Ring est-il une fable morale ?

Plutôt une mise en garde. Un récit en forme d’avertissement.

La musique a toujours une place importante dans vos films. Comment avez vous élaboré la BO de celui-ci ?
J’aime beaucoup choisir la musique de mes films. C’est important pour créer l’ambiance spécifique de l’histoire que je veux raconter. On en a écouté beaucoup avec les comédiens, ils m’ont aidé à choisir les titres, notamment Emma. Ce sont des choses différentes de ce que j’écoute habituellement, mais j’adore la BO du film.

Et pour l’aspect visuel ?
J’ai essayé de créer le film à l’image du monde qu’il dépeint. On s’est beaucoup inspiré des vidéos d’internet. C’était la première fois que j’utilisais des caméras numériques et je suis très satisfaite du résultat.

Vous avez débuté très tôt. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient se lancer dans la réalisation?
Mon père m’a toujours dit que l’écriture et le jeu des acteurs étaient ce qui comptait le plus. Après, grâce aux nouvelles caméras numériques, c’est plus facile de faire des films. On peut apprendre son métier en le faisant.