La Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia (Emma Stone) sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian (Ryan Gosling), passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Ils vont se rencontrer, s’aimer et…


Précédé d’un buzz unanimement louangeur depuis sa présentation à la Mostra de Venise (Cannes voulait l’avoir mais il n’était pas terminé), le nouveau film de Damien Chazelle (Whiplash) arrive à point nommé pour nous réconcilier avec l’Amérique et donner à espérer de 2017.Une année qui commence en chansons, dans un film qui fait autant de bien, ne pourra pas être totalement mauvaise. Contrairement au jeune réalisateur franco-américain prodige, on n’est pourtant pas spécialement fan des comédies musicales.Y compris celles de Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort…), auxquelles il voue apparemment un culte maniaque. On s’est même demandé, à la fin de la première scène de La La Land (virtuose plan séquence de plusieurs minutes impliquant des dizaines de voitures et leurs occupants sur une autoroute de Los Angeles), si on allait accrocher à cette romance téléphonée entre deux tourtereaux attirés par les feux de la rampe.Et puis, le sourire d’Emma Stone, la coolitude de Ryan Gosling, la musique jazzy de Justin Hurwitz, la mise en scène virevoltante de Damien Chazelle, les couleurs flashy, l’atmosphère des studios de cinéma, les descentes dans les bars à jazz… On s’est laissé embarquer par la magie miraculeusement retrouvée d’un «musical» à l’ancienne, à la forme et au fond pourtant totalement modernes. Déjà couvert de prix et bien parti pour décrocher la lune aux Oscars (désolé pour Isabelle Huppert, mais Emma Stone est juste prodigieuse), La La Land est peut-être le meilleur film américain que vous pourrez voir cette année.Et certainement le meilleur remède contre l’hiver, la morosité, les primaires de la gauche et les temps difficiles. On en sort sur un nuage.