Avec Rio, histoire d’un perroquet qui ne sait pas voler, les créateurs de L’Âge de Glace quittent le froid préhistorique pour la chaleur et l’exubérance colorée du Brésil contemporain, pour une nouvelle saga dont les protagonistes principaux sont des oiseaux. Un pari un peu fou que raconte Carlos Saldanha, le jeune prodige brésilien des studios Blue Sky.

Comment est né le projet Rio?
Après le succès de L’Âge de Glace 1 et 2, j’avais une envie de chaleur et de tropiques. Et aussi de retourner dans mon pays et de faire quelque chose pour lui. Comme je suis un passionné d’observation d’oiseaux, j’étais aussi intéressé par l’idée de faire un dessin animé avec des oiseaux. J’ai commencé à en parler au studio. Ils m’ont dit : « Super, quand est-ce qu’on attaque L’Âge de Glace 3? » (rires). Même après avoir terminé le 3, il a vraiment fallu danser la samba pour les convaincre. Pour enlever la décision et les persuader que mes oiseaux pourraient danser et jouer la comédie, j’ai même dû faire un court-métrage test. Six mois de boulot!

Une fois la décision prise, avez-vous eu carte blanche?
Totalement. Le studio a mis 350 personnes sur le projet. Une demi-douzaine m’ont accompagnées à Rio pour les repérages. C’était important qu’ils découvrent la ville avec les yeux du héros du film, Blu. On a pris des milliers de photos et décidé de reproduire fidèlement les décors réels dans lesquels allait s’inscrire l’histoire. On a numérisé presque toute la ville pour cela! Rio est vraiment le film le plus ambitieux que l’on ait fait jusqu’ici.

Quelles étaient les principales difficultés?
Une fois qu’on était certain que les oiseaux pouvaient être aussi expressifs que d’autres animaux, la principale difficulté a été de reproduire les plumages. Il a fallu développer un logiciel spécial pour faire bouger les plumes de façon naturelle. Sinon, les scènes de foule et de carnaval nous ont pas mal occupés aussi.

Comment êtes-vous arrivé à l’animation?

J’ai suivi des études d’informatique en considérant la création graphique comme un simple passe-temps. J’ai fait deux courts métrages qui ont été présentés dans plusieurs festivals et j’ai eu l’opportunité de travailler avec Chris Wedge au tout début de la création de Blue Sky en 1993. De fil en aiguille, je me suis retrouvé à co réaliser L’Âge de Glace 1 puis à réaliser seul les 2 et 3.

Quid de L’Âge de Glace 4?

Il est chantier sous le titre Continental Drift. Quel que soit le succès de Rio, Scratch ne va pas me lâcher de sitôt, je le crains (rires)