Le samedi 24 décembre 1994, un avion d’Air France qui devait décoller à 11h15 d’Alger pour Paris est bloqué au sol par des pirates de l’air du GIA (Groupe Islamique Armé) qui menacent de tuer les 271 passagers. Après de longues négociations, l’avion est autorisé à décoller.Le lundi 26 décembre à 3h33 du matin, il atterrit à Marseille Marignane où un commando du GIGN attend les ordres pour donner l’assaut, 3 passagers ayant déjà été exécutés. L’assaut est donné à 17h15.21 millions de spectateurs y assistent en direct à la télévision.Les 4 terroristes sont abattus, 15 passagers, le commandant de bord, le copilote et 10 membres du GIGN sont blessés. La mission est un succès alors que l’intention des pirates était de faire s’écraser l’avion sur Paris. Seize ans plus tard, le réalisateur Julien Leclercq raconte cette prise d’otages dans L’Assaut, qui sort mercredi en salles.
« J’avais 14 ans à l’époque, se souvient-il, et ça m’a énormément marqué.Puis il y a eu le 11 septembre et je me suis souvenu que les gens avaient été scotchés de la même façon devant leur téléviseur pour suivre le déroulement des faits en direct. J’ai découvert alors qu’il existait un livre écrit par un ancien du GIGN qui faisait partie du groupe d’assaut, Roland Martins.Je l’ai dévoré en pensant qu’il fallait absolument en faire un film ».
Pour le réaliser, Julien Leclercq s’est rapproché du GIGN qui a accepté de lui ouvrir largement ses portes et de le conseiller sur les aspects techniques de la mission. Denis Favier, l’actuel patron du GIGN, était en charge de l’opération en 1994, ce qui a sans doute facilité les choses. « Nous avons été très touchés par la démarche de Julien Leclercq. Un tel projet ne pouvait réussir que si l’exécution technique dans la phase offensive était parfaite.Nous avons donc apporté notre concours, de sorte que l’assaut tel qu’on le voit à l’écran a réellement été mené par le GIGN.Les acteurs (Vincent Elbaz, Gregori Berangère dans les rôles principaux NDLR) ont également accepté le principe d’une formation au GIGN.Ils ont été parfaitement en phase avec les gens de l’unité et cela transparaît à l’écran ».
Le film est effectivement très réaliste dans la reconstitution, presque documentaire, des faits qui se suffisent, il est vrai, à eux-mêmes en matière de spectaculaire.Et les différents points de vue adoptés permettent d’éviter un panégyrique à l’américaine du GIGN, dont les effectifs sont passés depuis 1994 d’une centaine d’hommes à plus de 400 pour répondre à l’évolution des menaces.