James Bond et Jason Bourne ayant pris quelques vacances méritées, la voie est libre pour Largo Winch qui, du coup, se prend à rêver d’une carrière véritablement internationale.
Les ingrédients sont là pour en faire un digne successeur de 007 : héros musclé, action, cascades, exotisme, glamour, trahisons et rebondissements. Le tout dans un environnement original d’empire de la finance.
Le budget de ce second film est à la hauteur des ambitions (25 millions d’euros) et le casting inclut une star internationale comme il se doit dans ce type de productions. Dans son grand numéro d’instinct basique (robe blanche et croisements de jambes), Sharon Stone chasse le Tomer Sisley (bien regonflé depuis LW1) avec un appêtit de Cougar.
La réalisation, toujours signée Jérôme Salle (Anthony Zimmer, Largo Winch 1), est au niveau, avec prime aux poursuites et aux cascades filmées « à la Jason Bourne ».
Bref, on n’est pas volé sur la marchandise : c’est de l’honnête blockbuster.
Pourquoi alors, ce qui marche si bien dans James Bond (exotisme de pacotille et intrigues invraisemblables) parait-il, ici, forcé et laborieux? Pourquoi, au lieu de se laisser aller au plaisir de l’histoire, se retrouve-t-on plutôt à en chercher les failles et les défauts, forcément nombreux?
Bref, pourquoi Largo Winch ne nous fait-il pas tout simplement rêver? Mystère et boule de gomme.
À la sortie, en tout cas, si le consommateur a de quoi être satisfait, le spectateur, lui, reste un peu sur sa faim. Ne parlons même pas du cinéphile.
Jerôme Salle a déjà annoncé qu’il ne réaliserait pas LW3.On ne saurait lui en vouloir.