Alors que son pays natal, l’Egypte, vit des heures décisive, la poétesse et romancière Andrée Chédid, s’est éteinte dimanche à l’âge de 90 ans. Elle était la mère de Louis Chédid et la grand- mère de Matthieu Chedid dit « M ».
Née le 20 mars 1920 au Caire, d’une famille chrétienne libanaise, arrivée en France à la Libération, en 1946, l’auteur du Sixième Jour (1960) porté à l’écran par Youssef Chahine, a créé en un demi-siècle une œuvre riche et variée, empreinte d’humanisme et inspirée par sa double appartenance, orientale et française.
Andrée Chédid a publié une vingtaine de romans et de nouvelles, de nombreux poèmes, des livres pour enfants, des pièces de théâtre (Le Montreur, Échec à la Reine) et, plus récemment, des chansons pour son fils Louis et son petit-fils Matthieu.C’est notamment elle qui avait écrit « Je dis Aime » l’un des tubes qui l’a rendu célèbre.Matthieu Chédid a souvent évoqué en interview son admiration pour cette grand-mère prodigue, à laquelle il a dédié la chanson « Délivre ». Louis Chédid a fait de même dans son dernier album, sur lequel plusieurs chansons (dont l’évidente « Maman, maman ») évoquent la figure d’une mère qui a aussi été son inspiratrice.« Elle m’a transmis toutes ses valeurs artistiques, le côté créatif, la volonté d’indépendance et le désir de liberté » expliquait -il dans une récente interview.
Par une triste ironie du calendrier, c’est en présentant le programme du Printemps des poètes 2011 que Frédéric Mitterrand a rendu hommage hier matin à Andrée Chédid, dont il a salué la personnalité et dit apprécier particulièrement « la musique ».
Le ministre de la Culture a commencé son allocution en citant quelques vers du poème « Saison des Hommes » qui résument assez bien la philosophie humaniste d’Andrée Chédid : « Je m’émerveille du rêve qui sonde l’avenir,/ Des soifs que rien ne désaltère./ Que nous soyons chasseurs et gibiers à la fois,/ Gladiateurs d’infini et captifs d’un mirage./ Les dés étant formels et la mort souveraine,/ Je m’émerveille de croire en notre saison. »