Imaginez un monde dans lequel les ordinateurs étaient gros comme des armoires, ou les téléphones avaient des fils et des cadrans et ou les seuls jeux vidéo existants étaient le casse-brique et le ping-pong. Bienvenue en 1982!
Un an avant qu’Apple ne commercialise les premiers ordinateurs personnels, les studios Disney sortaient Tron : une épopée futuriste dans laquelle un programmateur informatique, Kevin Flynn (joué par Jeff Bridges) finissait par entrer dans le programme de jeu qu’il venait de créer et devait affronter ses créations avec des disques-boomerang désintégrateurs et se mesurer à des pilotes de motos-lasers sur un circuit où toute erreur était mortelle.
À l’époque, personne n’avait compris grand-chose au film, dont le réalisateur Steven Lisberger jurait pourtant qu’il allait ringardiser Star Wars. La sortie fut un échec cuisant. Ce n’est que des années plus tard, alors que Tron était devenu culte pour les amateurs de VHS et de jeux vidéo- deux secteurs en plein boom- que l’on s’aperçut de son influence.

Du rêve à la réalité
Des films comme Matrix ou Ghost in the Shell, par exemple, doivent beaucoup à Tron, et son esthétique futuriste a imprégné tous les domaines de la création artistique, de la mode au design, en passant par la musique électronique. En 1997, les casques et les combinaisons du groupe Daft Punk furent ainsi directement empruntés aux créatures de Tron. C’est donc fort logiquement le duo français qui a été choisi pour composer la BO de Tron l’Héritage, qui sort mercredi en salles. L’échec commercial du premier film n’a, en effet, pas découragé Steven Lisberger qui a co produit avec les studios Disney cette suite désormais trés attendue et confiée à un réalisateur de publicités de jeux vidéo (Halo, Gears of War), Joseph Kosinski.
29 ans après, Jeff Bridges y retrouve son personnage de Flynn et joue - miracle de la technologie -, face à un clone de lui-même, plus jeune de 30 ans! Les Lumicycles sont toujours là, mais d’autres machines, comme le Light Runner ou le Reconnaisseur sont apparues dans le jeu. La transformation des pilotes en machines est l’un des effets visuels les plus réussis du film.
A en juger par le plan marketing qui accompagne la sortie, il semble que le monde soit prêt, cette fois, à s’immerger tout à fait dans l’univers virtuel de Tron. Il n’est qu’à voir, pour s’en convaincre, le succès de la Kinect de Microsoft, un accessoire qui permet au joueur d’entrer directement dans le jeu sous la forme d’un avatar commandé par les gestes de son corps. Le vieux rêve de Kevin Flynn est devenu réalité.