Aperçu en coulisse des NRJ Awards, où il était venu saluer son ami Will I Am, des Black Eyed Peas, Manu Dibango est au Midem pour promouvoir son prochain album, Past, Présent and Future, qui doit sortir au mois de mai. Nous avons écouter le premier single, un puissant remix electro-afro- jazz du hit qui l’a rendu célèbre dans le monde entier, « Soul Makossa ».
Le single sort le 7 février et il va faire mal! Manu l’a enregistré, ainsi que le reste de l’album, avec l’anglo-jamaïcain Wayne Beckford, collaborateur de Rihanna, Gnarls Barkley, Outcast, Seal et autres Black Eyed Peas, qui confesse être « tombé complètement amoureux de la période 60-70 de la musique de Manu Dibango ».
« Wayne est venu me voir avec un titre qu’il venait de remixer et j’ai été bluffé, raconte le saxophoniste Camerounais. Il ne s’était pas contenté de faire des boucles avec ma musique comme la plupart des autres. Il avait complètement déconstruit et reconstruit la chanson, ajouté des contre mélodies, de sorte que ça racontait une nouvelle histoire. À mon âge et à ce stade de ma carrière, le risque c’est de faire l’album de trop ou d’être blasé de tout. Mais avec lui, je savais que je m’embarquais dans une aventure qui valait la peine d’être vécue ».
Les deux hommes se sont donc enfermés en studio et ont pioché dans le répertoire le plus ancien de Manu pour en exhumer de nouvelles pépites, mêlant comme l’indique le titre de l’album, « passé, présent et futur ».

L’incroyable histoire d’un hit planétaire
Rien d’étonnant à ce que le premier extrait soit une nouvelle version de « Soul Makossa », que Michael Jackson et plus récemment Rihanna ont utilisé (pour « Wanna Be Starting Something » et « Please Don’t Stop ») et qu’ont également repris Kanye West, Jay Z, Akon, Eminem et Jennifer Lopez.
Attablé à la terrasse du Majestic, Manu Dibango s’émerveille encore du parcours incroyable de cette face B de 45 tours, enregistrée en 1972 pour la coupe d’Afrique de football : « Comme on avait perdu la coupe, j’avais complètement arrêté de la jouer, jusqu’à ce que les commandes commencent à affluer des États-Unis, se souvient-il. D’un coup, sans que personne n’ait compris ce qui se passait, la chanson était partout. Tu ne pouvais pas mettre un pied à New York sans l’entendre. Des années plus tard : rebelote, grâce à Michael Jackson. Ca a été un peu compliqué pour récupérer les droits, mais on est arrivés à un arrangement. Le problème, c’est qu’ensuite il a revendu les droits à Rihanna. Dieu sait que c’était un grand artiste, l’un des plus grands, paix à son âme. Mais les grands artistes font parfois de grandes bêtises. Du coup, je suis encore en procédure : avec Rihanna, cette fois! ».