Amilis' most read articles

  • La voix - Beaudelaire

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    Mon berceau s'adossait à la bibliothèque, Babel sombre, où roman, science, fabliau, Tout, la cendre latine et la poussière grecque, Se mêlaient. J'étais haut comme un in-folio. Deux voix me parlaient. L'une,insidieuse et ferme, Disait : "La Terre est un gâteau plein de douceur ; Je puis (et ton plaisir serait alors sans terme!) Te faire un appétit d'une égale grosseur." Et l'autre : "Viens ! oh ! viens voyager dans les rêves, Au-delà du possible, au-delà du connu !" Et celle-là…

  • Elévation

    - 1 087 visits
    Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées, Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté. Envole-toi b…

  • Vendredi 11 février 2011

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    " ... Ils avaient trop longtemps vécu contradictoires Dans le chaos de l'esclavage Rongeant leur frein lourds de fatigue et de méfaits Ils se heurtaient entre eux étouffant les plus faibles Quand ils criaient au secours Ils se croyaient punissables ou fous Leur drame était le repoussoir De la félicité des maîtres Que de baisers désespérés les menottes aux lèvres Sous le soleil fécond…

  • XXXIX

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    Je te donne ces vers afin que si mon nom Aborde heureusement aux époques lointaines, Et fait rêver un soir les cervelles humaines, Vaisseau favorisé par un grand aquilon, Ta mémoire, pareille aux fables incertaines , Fatigue le lecteur ainsi qu'un tympanon, Et par un fraternel et mystique chaînon Reste comme pendue à mes rimes hautaines ; Être maudit à qui, de l'abîme prof…

  • Eluard

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    ... à la vie ... (extrait de "Poésie ininterrompue")

  • les Poètes - Aragon

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    ... "Je m'assiérai dans la montagne à midi quand les pierres se reposent Que le monde est un sommeil d'insectes et de sources autour de moi Je regarderai d'où je viens dans la nouveauté des gens et des choses Comme une lavande au creux d'un mur qui s'enivre de ce qu'elle voit Et il y a tant de changements à chaque tournant du paysage Ce qu'on découvre est incompréhensible à qui n'en possède la clef C'est un peu comme ces vers-ci quand on arrive où la rime est d'usa…

  • A une passante

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    La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa ; d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet, Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi je buvais, crispé comme un extravagant ; Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.…

  • L'heure du Berger

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    La lune est rouge au brumeux horizon ; Dans un brouillard qui danse la prairie S'endort fumeuse, et la grenouille crie Par les joncs verts où circule un frisson ; Les fleurs des eaux referment leurs corolles ; Des peupliers profilent aux lointains, Droits et serrés, leurs spectres incertains ; Vers les buissons errent les lucioles ; Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes, Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes. Blanche, Vénus émerge…

  • poème

    - 563 visits
    L a tribu prophétique aux prunelles ardentes Hier s'est mise en route, emportant ses petits Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes. L es hommes vont à pied sous leurs armes luisantes Le long des chariots où les leurs sont blottis, Promenant sur le ciel des yeux appesantis Par le morne regret des chimères absentes.…

  • Après trois ans

    - 390 visits
    Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses co…

  • Recueillement

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    Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fond…