Dans ses yeux englués de rêve,

Je vis l’espoir, j’y vis la peine…

J’aurais voulu me mirer à leurs fontaines !

J’ai mis mes pas dans ses silences

Vers la trace de ses absences.

Mes appels vains, fous et murmurés

Hantent à jamais le ciel étoilé.

Je me suis blottie au fond des nuits

Pour cacher ce lourd secret enfui.

Seule, avec dans la poitrine, ce vide

Insondable d’un amour égaré

Dans l’hiver aux sentiers gelés,

Je l’ai cherché au petit matin clair;

Il n’était qu’une ombre épistolaire.

Il est vrai que ma muse est messagère,

Fidèle aux notes douloureuses, amères,

Aussi bien que celles, intimes et joyeuses,

Aux bouffées d’aurores merveilleuses.

L’amour véritable est un joyau ciselé,

De ceux qui brillent sans vanité.

Souvenez-vous ! les mots sont magiques

Car ils ont l’attrait des musiques…

Plane mon poème au-dessus d’un écueil;

La rime exhume de sa plume le deuil

Et d’un chant d’amour égrène le prélude

Que magnifie souvent une douce habitude.

Et je sais que ce cantique ne dessine

Et ne se nimbe que de lumière divine.

Ô ces nostalgies qui nous broient,

Renaissent à chaque pourquoi

En larmes de cristal ruisselantes,

Comme des perles à la source brûlante

De nos âmes fragiles et pantelantes.

Que perdurent nos passions, sortilèges

Envolés comme des flocons de neige !…


©Valériane