Good morning Madagascar !

MADAGASCAR 2020


la tétée du matin

25 Feb 2020 52 15 530
Ambalavao (Madagascar) - il est 7h15. Mon hôtel est de l’autre côté de la rue. En attendant mon café - le service n’étant pas rapide -, j’ai le temps d’aller jeter un coup d’oeil dehors et pourquoi ne pas faire une ou deux photos ? Je traverse la rue en laissant passer une charrette tirée par deux zébus et m’engage dans un passage qui doit me mener sur le marché à moins de 200 mètres. Je sais qu’à cette heure, les commerçants commencent à peine à arriver. Mais je sais aussi pour les avoir vus, que les chiens attendent l’ouverture des boucheries dans l’attente d’un hypothétique bout de viande voire d'un os. C’est ce genre de scène que j’ai en tête à cet instant. Pourtant, j’aperçois cette scène (photo). Je fais une image, vite fait. A l’instinct comme on dit. Sans même contrôler l’image. Sans plus y penser je poursuis ma progression en direction des boucheries qui ne vont pas tarder à ouvrir. Les chiens sont déjà là… Ce n’est qu’à mon retour en France que je suis tombé sur cette photo "oubliée". Si vous vous souvenez bien, le disque dur de mon ordinateur portable m’avait lâché depuis plus de 10 jours. Impossible de passer en revue ma moisson quotidienne de photos bien au calme, le soir à l’hôtel. Je contrôlais tout au plus sur l’écran du boîtier, les photos que je jugeais "importantes". Mais ce n’est pas l’idéal pour juger sérieusement d’une photo. C’est en l’affichant en plein format sur mon écran chez moi, bien confiné, que j’ai réalisé que la femme assise devant le magasin donnait le sein à son enfant. • A voir de préférence en plein écran

La grand-mère et l'enfant

25 Feb 2020 76 34 616
Ambalavao (Madagascar) - J’ai intitulé cette photo « La grand-mère et l’enfant ». En réalité, je ne sais pas si c’est la grand-mère ou la mère ? A Madagascar, les jeunes filles ont leur premier enfant vers l’âge de 13 ans, mais en raison du poids de la religion (90 % de la population est d’obédience chrétienne), les femmes n’ont pas accès à la contraception. Résultat, les maternités se succèdent jusqu’à un âge avancé. Nombreuses sont celles qui mettent au monde un enfant, alors qu’elles qu’elles ont déjà une ribambelle de petits-enfants. La Grande-Île, déjà au "top trois" des pays les plus pauvres du monde, a de plus en plus de difficultés à nourrir sa population. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c'est la Banque mondiale et les malgaches eux-mêmes. Pour autant, il n’y a pas de vrai système de contrôle des naissances. En tout cas, les plus défavorisés n’y ont pas accès. La photo d’aujourd’hui a été prise au hasard de l’une de mes déambulations photographiques dans la ville d’Ambalavao. Cette femme qui porte l’enfant ne parlait que le malgache. Signe qu'elle n'a jamais été scolarisée. Quand je suis arrivé à sa hauteur, je lui ai souri en lui montrant mon appareil photo. Sans un mot, elle s’est arrêtée et à tourné la tête du bébé vers moi pour qu’il regarde l’objectif. Une photo. Pas plus. Je lui ai montré le résultat. Là, elle m’a rendu mon sourire. J'ai volontairement décalé la femme et l'enfant vers la gauche pour dégager la partie droite, afin que l'on puisse éventuellement -en cas de publication - y inscrire un titre ou "l'accroche" d'un article.

Qui a dit que je ne peux pas encadrer les enfants…

12 Feb 2020 62 17 591
Talatamay (Madagascar) - C'est vrai, photographier les enfants n'est pas ce que je préfère. Mais de là à dire que je ne peux pas les encadrer... Il ne faut pas exagérer. La preuve ! Trêve de plaisanteries. Cette photo a été prise au début de mon voyage, dans la proche périphérie d'Antananarivo, la capitale. C'est mon troisième passage à Madagascar et à chaque fois, je viens dans cette rue dont l’animation me plaît. Il y a un an, à l'endroit où se trouvent les enfants, il y avait une maison. Bien délabrée, mais elle était encore debout. Aujourd'hui, ne restent que les ouvertures. Ill est plus de 17 heures et la lumière est encore puissante, mais elle ne tardera pas à décliner. Les enfants jouent et je braque mon objectif pour fixer la scène. Peine perdue. Les gamins sont trop nombreux et excités comme des puces. Je vais m'installer un peu plus loin pour prendre un verre car il fait chaud. De là, je peux observer l'endroit que je veux photographier. Il y a quelque chose à faire avec cette façade qui subsiste. Les enfants partent les uns après les autres. Quand je reviens, ceux qui sont restés sont plus calmes. Je fais une première photo spontanément. Elle ne me convient pas. Les enfants sont naturels, certes, mais la composition n’est pas harmonieuse. Je prends un peu de recul et me décale très légèrement sur la gauche pour apporter un peu de perspective. Je prends mon temps pour cadrer. Les enfants se figent en se demandant probablement ce que je peux bien faire ? La photo me semble un peu statique (je ne suis jamais content), lorsque sur la gauche le petit bonhomme en rouge apparaît. Je déclenche. La présence du petit garçon qui s'est invité sans le savoir dans mon cadre, apporte une touche de spontanéité. Cette composition statique ne me gène pas trop finalement. Grâce au cadre formé par les planches de la ruine, l’ensemble a un air de vieille photo sépia.

Commerce de proximité

06 Mar 2020 57 20 551
Talatamaty (Madagascar) - La photo de ce petit magasin de quartier inaugure une nouvelle série que je pourrais intituler « Boutiques et gargotes malgache ». Je préviens tout de suite en cas de remarque : gargote, s'écrit avec une seul « T ». L’une des choses qui étonne lorsque l’on arrive pour la première fois à Madagascar, c’est le nombre incalculable de petits commerces. Certains ne sont constitués que de quelques planches. Parfois, ils ne dépassent même pas 2 mètres carrés. On y vend de tout. Des produits de premières nécessité, des cigarettes à l’unité, des cartes de téléphone pré-payées, des poulets vivants ou découpés prêts à cuire, du charbon de bois… Bref tout ce dont les malgaches peuvent avoir besoin dans leur quotidien. Il y a tellement de commerces « microscopiques » - souvent les uns à côté des autres- qu’on pourrait penser que 90 % de la population exerce cette activité mercantile. Comme il n’y a pas de travail et qu’une grande partie de la population -la plus pauvre- n’a jamais été scolarisée, il faut bien trouver des sources de revenus. De toute façon, il n'y a pas de boulot, même pour les diplômés. La photo d’aujourd’hui est à mettre dans la catégorie des boutiques spécialisées. On peut l’assimiler à une boulangerie-pâtisserie. On y fait de petits pains ronds et des produits qui ressemblent plus ou moins à de viennoiseries. Cette boutique est tenue la plupart du temps par les enfants. J’ai présenté il y a quelques jours un double portrait des deux petites filles qui sont au centre de la scène : www.ipernity.com/doc/1922040/49813396 Ce qui démontre qu'a partir d'une scène, il y a toujours plusieurs photos à réaliser.

Sortie de gargote

02 Mar 2020 68 19 603
Madagascar - Je poursuis ma présentation des gargotes et boutiques de proximité malgaches avec cette photo prise à l’instinct. Ou presque... Je m’explique... Le chauffeur du taxi de brousse qui nous emmène de Fianarantsoa à ambositra, décide de faire une pause-déjeuner. Normal ! Si vous vérifiez les données Exif, vous constaterez qu’il est 12h30. Le problème, c’est qu’à cette heure la lumière est trop contrastée pour faire des photos. Je pars faire un tour dans la bourgade, mon appareil à la main. De toute façon en voyage, il ne me quitte jamais, même quand je n'ai pas l'intention de faire des photos. On ne sait jamais... Dans mon errance sans but précis hormis me dégourdir les jambes, je tombe sur cette petite gargote, dont je réaliserai plus tard qu’elle fait aussi restaurant. Je trouve la dame de dos intéressante avec ses vêtement colorés, mais je ne suis pas convaincu d’obtenir une bonne photo pour autant. Je mets nonchalamment l’oeil dans le viseur pour voir ce que ça donne. Je me dis que si la dame se retourne peut-être que… Mais non ! Je vais renoncer sans regret, lorsque le jeune garçon fait irruption dans mon cadre. Je déclenche sans rien maîtriser. A l'instinct. Je n’ai pas eu le temps de monter la vitesse qui était calée sur le 1/60è. Résultat, l’enfant n’est pas net. Mais ce flou de bougé (visible en grand format) apporte un semblant de mouvement dans une photo qui s’annonçait statique. Finalement je l’ai retenue dans ma sélection. Et plus je la regarde, plus je l’apprécie. Le sourire du gamin et son pas décidé y sont pour beaucoup. Et grâce à lui, la dame en rouge prend toute sa place dans cette photo.

Salon de thé malgache

25 Feb 2020 52 14 464
Ambalavao (Madagascar) - Il n’est pas 8 heures et je vais repérer le lieu où demain, doit se tenir le grand marché aux zébus. J’arrive à la hauteur de cette échoppe qui ouvre ses portes. La patronne sort et garnit son étale. Je pense qu’en attendant un peu, je pourrais peut-être faire un photo pour ma série sur les commerces de proximité malgaches. Au début, il me semble que c’est une petite épicerie. Mais non ! Quelques personnes passent, certains s’arrêtent et se font servir un café. Pas de chaises. On consomme debout. Certains achètent l’une des madeleines et petites brioches locales qui se trouvent sur les plateaux. Sur celui de gauche, il y a même des beignets de bananes. Finalement, je comprends que ce magasin est une sorte de « salon de thé ». Hormis les gâteaux sur les plateaux, le café au lait sucré dans la grande gamelle en aluminum, une pastèque et un ananas, il n’y a rien d’autre à vendre. En discutant avec la sympathique commerçante, j’apprends qu’elle peut aussi proposer -pour quelques centimes d’euros-, une assiette de riz à ceux qui en font la demande. Mais ces extras on lui en fait la demande essentiellement le jour du marché aux zébus. « Ce jour là il y a beaucoup de monde. C’est le jour où j’ai le plus de clients ». Je n’en saurai pas plus sur son chiffre d’affaires. En revanche, elle me dit que cette activité commerciale n’est qu’un complément de revenus car son mari (l’homme qui a les bras croisés) est chauffeur de taxi de brousse sur le trajet Ambalavao-Fianarantsoa.

Les premiers clients attendent l'ouverture de la b…

27 Feb 2020 63 24 541
Ambalavao (Madagascar) - Il est 6h20, j’attends depuis 20 minutes l’ouverture des boucheries sur le marché d’Ambalavao. Il y en a une douzaine au même endroit. J’ai remarqué que les chiens sont toujours à proximité de ce type de commerce. Ils dorment même la nuit devant les portes pour ne pas rater l’ouverture. De sorte que selon le commerçant qui est sur la photo, les boucheries du quartier sont très bien protégées par cette présence canine. Le boucher est amusé par ma présence. Il me permet de faire quelques photos de lui dans sa boutique. Malheureusement, il prend des poses trop statiques. Quand je lui dis je que suis venu très tôt pour photographier les chiens, il éclate de rire. A n’en pas douter il me prend pour un fou. Il me confie qu’en arrivant, il m’a vu avec les chiens et s’est demandé ce que je pouvais bien faire ? Il pensait que je photographiais les boutiques du marché. Il n’avait pas imaginé un seul instant que je puisse m’intéresser au chiens. Après avoir fait quelques images des chiens, le regard plein d’espoir en voyant les saucissons accrochés à la fenêtre, je prends congé du boucher. A ce moment il me dit : « Si tu veux, je peux leur donner des bouts de viande ? Tu pourras faire une photo ». J’avais bien envisagé de lui demander qu’il leur donne un ou deux os, mais je pensais qu’il trouverait ma demande incongrue. Il a jeté un premier bout de viande -ou plutôt du gras- sur lequel les chiens se sont précipités. « Recommence lui dis-je, je n’était pas bien placé ». Je renouvelle ce petit subterfuge pour que les trois chiens puisse avoir chacun une petite ration de viande. Je n’ai même pas fait de photo. J’avais juste l’oeil dans le viseur. Ca permettait aux chiens de se remplir une peu l’estomac. Cette anecdote ne doit cependant faire oublier qu’à Madagascar, de nombreux enfants des villages de brousse ne mangent pas tous les jours à leur faim. Essayez en grand format

Drive-in malgache

25 Feb 2020 65 21 603
Ambalavao (Madagascar) - Quelques planches en bois exotique assemblées approximativement, des morceaux de tôles ondulées de récupération en guise de toit... Et vous obtenez une gargote malgache typique. Ce commerce est un... restaurant. Si vous le souhaitez, on vous préparera une omelette, une assiette de riz ou on vous servira un morceau de poulet froid. Mais l'établissement fait aussi office de bar. Si on observe bien cette scène, le cycliste tient une tasse de café à la main. Je l'ai vu arriver, il a commandé sa boisson chaude, l'a bu, puis il est reparti en pédalant. Un "drive"-in" malgache en quelque sorte.

Gargote de luxe

08 Mar 2020 55 11 393
Talatamaty (Madagascar) - Retour dans la banlieue d’Antananarivo, la capitale. On est loin d’Ambalavao aux portes du grand sud malgache, où a été prise la photo d’hier. Ici, la misère semble moins prégnante, elle reste cependant une réalité. A Talatamaty, il faut admettre que les conditions de vie sont moins précaires que dans le reste du pays. Certes, les gargotes en planches, il y en a plein ici aussi. Mais on trouve quelques établissements en dur à peu près entretenues comme sur la photo d’aujourd’hui. Ce petit snack-bar est ouvert sur la rue où je me trouve pour prendre la photo. Ce qui lui donne cette luminosité. Si l'on ajoute à cette clarté le carrelage et la peinture au plafon, je pense pouvoir attribuer au moins 3 étoiles à cette gargote. Comme on peut le constater, je suis relativement bien accepté pour faire ma photo. Le hasard n'a rien à voir. Je suis venu discuter avec la patronne et les clients. J'ai commandé un café et fais un portrait de la patronne qui était ravie. Puis j'ai pris trois photos. J'ai choisi celle-ci en raison, bien entendu, de l'attitude du client qui avale son café et de la patronne qui compte ses billets en souriant. Et surtout... Elle ne me regarde pas. Le poteau a également son importance. Ne pouvant l'éviter, je l'ai mis à profit pour décomposer grossièrement le cadre en 2/3 - 1/3.

Restaurant avec vue sur la cuisine

24 Feb 2020 55 20 501
Ambalavao (Madagascar) - Retour à Ambalavao pour terminer cette série sur les commerces de proximité malgaches. Cette photo a été prise dans l'un des restaurants qui délimitent le pourtour du marché. Pour faire cette photo, je me suis attablé dans le restaurant qui, comme souvent est grand ouvert sur l'extérieur. C'est le mur qui a dans un premier temps, retenu mon attention. J'ai commandé un café pour me faire accepter avec mon appareil photo. Ce n'était pas vraiment nécessaire car les malgaches sont très accueillants. Mais faire fonctionner le commerce, c'est ma façon de les remercier. Placé comme je le suis, j'ai une vue directe sur la "cuisine" de l'établissement où la patronne prépare des légumes. J'ai dû faire deux photos. J'aurais dû m'appliquer car le visage a un léger déficit de netteté. A ce moment de la journée, je n'étais plus trop concentré. Je suis comme tout le monde, il m'arrive de fatiguer. Comme quoi, ce café m'était nécessaire.

Poussez-vous !

03 Mar 2020 46 16 383
Ambositra (Madagascar) - Nouvelle semaine de confinement. Nouvelle série photographique. Cette fois, ce sont les pousse-pousse qui sont à l’honneur. Ce mode de transport est aussi emblématique de Madagascar que les lémuriens. Ici, on les appelle également « posy », le diminutif de « posyposy en malgache ». Les premiers pousse-pousse arrivent dans la Grande-Île au début du 20ème siècle. Ils sont venus avec les coolies chinois recrutés par les colons français pour la construction des voies de chemin de fer. Symbole de la colonisation, le pousse-pousse a cependant survécu à l’Indépendance du pays (26 juin 1960). Ce système rudimentaire de transport s’est même développé jusqu’à ces dernières années. Mais depuis peu, l’Etat malgache a décidé d’y mettre un terme, estimant que la profession de tireur de pousse-pousse portait atteinte à la dignité humaine. En remplacement, l’Etat tente de favoriser les vélo-pousse jugés moins dégradants. Mais les tireurs de pousse-pousse, eux, ne voient pas cette mesure d’un bon oeil la disparition programmée de leur gagne-pain. D’autant qu’aucune aide financière n’est proposée pour faciliter la transition. Comme me l'a dit Gaston, tireur de pousse-pousse avec qui je m'entretenais du problème : " Les membres du gouvernement trouvent que c'est une atteinte à notre dignité ? Alors qu'ils viennent les tirer à notre place pour nourrir nos familles ". Afin de faire cette photo générique pour cette série, je me suis placé sur la terrasse d'un restaurant à Ambositra (prononcer Ambouge). De là, je pouvais observer les nombreux pousse-pousse qui circulent toute la journée. J'ai utilisé la technique du filé. J'ai cadré dans mon viseur les deux pousse-pousse au premier plan qui arrivaient par la droite et les ai accompagné dans leur mouvement. Quand ils sont arrivés à ma hauteur, j'ai déclenché. Pour obtenir une scène relativement nette, malgré la "technique du filé", j'ai opté pour une vitesse relativement élevée (afin de limiter le "bougé" du mouvement de mon appareil). Cette vitesse (1/250) associée à une petite ouverture de diaphragme (f : 10) pour disposer d'une bonne profondeur de champ, je suis à peu près parvenu à ce que je cherchais. Seul le piéton en bleu au centre de l'image laisse apparaître un léger bougé. Mais globalement je suis assez satisfait de cette scène. D'autant que j'avais vu le pousse-pousse (vert) arriver au fond dans une attitude illustrant bien l'effort du tireur. finalement tout s'est bien organisé pour moi avec ces 3 pousse-pousse disposés en triangle.

Transport scolaire

24 Feb 2020 53 19 437
Ambalavao (Madagascar) - Cette photo semble techniquement simple à réaliser. C’est vrai. Mais les conditions de prise de vue ont été épiques. Ce jour là, je n’ai pas spécialement en tête de faire des photos de pousse-pousse. Je pense réaliser cette série sur ce mode de transport archaïque quand je serai à Ambositra et surtout à Antsirabé, considéré comme la capitale du pousse-pousse malgache. Je suis à Ambalavao pour les zébus et des photos de vie quotidienne malgache, notamment sur le grand marché. Je viens de sortir de mon hôtel et je suis posté le long de l’artère principale sans idée précise. Il est 16 h30 et la lumière est encore un peu forte. La luminosité devient intéressante de 17 à 18 heures. Alors que je rêvasse au soleil, j’aperçois ce pousse-pousse qui croule sous sa cargaison d’enfants. Insolite. C’est l’heure de la sortie des écoles. Comme je suis face au soleil, je traverse la rue pour éviter le contre-jour. Malgré son chargement d’écoliers, le tireur du pousse-pousse avance d’un bon pas. Je suis dans le bon axe et tout en marchand sur le côté pour suivre le pousse-pousse, l’oeil dans mon viseur, je tente de faire un cadre correct. La scène est intéressante, il n’est pas question de la rater en se précipitant. Le problème c’est que la rue longe le marché et qu’il a y du monde partout. Les gens passent devant et derrière moi. Surtout devant. Impossible de déclencher, j’ai toujours au moins trois ou quatre éléments parasites dans mon viseur. Je me dis que finalement je ne vais pas pouvoir faire ma photo. Bien entendu, les enfant n’ont pas tardé à me repérer et me font « coucou ». Au fond, venant de la droite, je vois deux hommes qui pousse un chariot chargé de sacs d’herbe. Je me dis qu'ils seraient bienvenus sur ma photo. C’est là que le tireur du pousse-pousse stoppe net. Un rickshaw vient de s’arrêter devant lui et gêne sa progression. Une chance pour moi. Je me rapproche vite fait pour éviter que des passants ne s'immiscent dans la scène qui semble enfin vouloir s'organiser favorablement. Les pousseurs du chariot, eux, ne vont pas tarder à sortir du cadre si je ne déclenche pas immédiatement. Au moment où je prends la photo, une femme apparaît sur la gauche. Elle tente de passer coûte que coûte.. Je me dis : « c’est foutu ! ». Par acquis de conscience, je vérifie la photo sur l’écran de contrôle. Coup de chance ! Non seulement la femme en jaune n’est pas trop présente dans l’image, mais coincée sur la gauche, elle ferme mon cadre. Elle participe même à la diagonale formée par le pousse-pousse et les manutentionnaire avec leur chariot d’herbe. Quant au rickshaw jaune qui surgit de la droite, il n'a pas eu le temps de trop s'imposer dans l'image. Sur ce coup, j’ai eu de la chance.

Gaston : profession, tireur de pousse-pousse

04 Mar 2020 65 24 403
Antsirabe (Madagascar) - Gaston est tireur de pousse-pousse. Une profession que son père et son grand-père pratiquaient avant lui. Il n’envisageait pas un autre métier et perpétue une tradition familiale. Un boulot pourtant difficile. Transporter des gens ou des marchandises (jusqu’à 100 kilos) par la seule force des bras et des jambes, ne fait à priori pas rêver. Pourtant Gaston, lui, affirme aimer son métier. Et selon lui, il ne serait pas le seul : « C’est le cas des milliers de tireurs de pousse-pousse qui exercent à Antsirabe ». Sa grande fierté c’est que le pousse-pousse est devenu emblématique de sa ville : « Tous les guides parlent d’Antsirabe comme étant la capitale du pousse-pousse (…) Certains touristes viennent dans notre ville uniquement pour nous photographier et faire une balade dans nos posy (diminutif de posyposy en malgache qui signifie… Pousse-pousse). Pour gagner sa vie, comme ses homologues, Gaston loue son pousse-pousse à un propriétaire, un euro par jour. La course se calcule à la distance et se situe entre 0,30 et 0,80 euro. « Ce prix c’est pour un malgache… », indique Gaston. Honnête, il précise : « avec les touristes qui ne connaissent pas les tarifs, il nous arrive de leur faire payer 2 à 3 euros. Parfois plus ». Pour eux ce n’est pas grand chose. Mais pour nous, c'est beaucoup. Les bons jours, on peut empocher une dizaine d’euros. Un revenu confortable. Mais il faut reconnaître qu'avec l'inflation galopante, la vie est difficile ». Cependant, la plupart du temps, un tireur de pousse-pousse travaillant dans un secteur moins touristique, peut s’estimer heureux s’il gagne 5 euros par jour, Car il y a beaucoup de concurrence chez les pousseurs. "Déjà, nous sommes plus de 5.000 officiellement à Antsirabe, et le gouvernement veut nous interdire. Il estime que ce moyen de transport est une atteinte à notre dignité. Alors il favorise le développement des cyclo-pousse et des rickshaws ». Mais selon Gaston, le pousse-pousse a encore de beaux jours à Antirabe. « Le gouvernement qui nous supprimera n’a pas encore été élu prévient-il ».

Travail de force

05 Mar 2020 52 19 440
Antsirabe (Madagascar) - Il est à peine 6h30. Je suis sur le balcon de ma chambre d'hôtel et je photographie la ville qui s'éveille. J'avais déjà eu cette chambre en 2016, lors de mon premier passage à Antsirabe. J'ai tenu à avoir la même chambre car c'est la seule à disposer d'un balcon donnant sur la rue. Un vrai poste d'observation. Je pense que seuls les photographes ont ce genre d'obsession. Je ne sais pas où le tireur de pousse-pousse à chargé ses sacs ? Mais je sais en revanche qu'il va livrer sa charge sur le marché couvert d'Antsirabe. Encore un effort et il sera arrivé. Le marché est à 300 mètres de mon hôtel. Il a probablement plusieurs kilomètres dans les mollets. J'ignore ce qu'il transporte, mais vu l'effort qu'il fournit, ce ne sont visiblement pas des salades, ni de branche de persil. Il me semble apercevoir des pommes (rouges) dans le sac vert ?! Pour cette photo, j'ai été intéressé par le contraste de la scène entre le tireur qui en bave pour livrer ses sacs et le piéton à la démarche nonchalante.

A toute vitesse...

03 Mar 2020 23 5 266
Antsirabe (Madagascar) - Tireur de pousse-pousse en pleine action. Chaque jour les tireurs peuvent parcourir jusqu'à 50 km.

On fait la course ?

05 Mar 2020 57 14 373
Antsirabe (Madagascar) - Il est bientôt 7 h. Je ne vais pas tarder à aller prendre mon petit-déjeuner. Ca fait 3/4 d'heure que je suis le le balcon de ma chambre d'hôtel. Unité de lieu, unité d'action. La lumière commence à se "réchauffer". J'ai dû faire une vingtaine de photos. Il faut dire que de mon poste d'observation, il se passe beaucoup de choses. Si techniquement toutes étaient "utilisables", J'en ai finalement retenu cinq. Le fait d'avoir le même environnement apporte selon moi, une certaine similitude qui ne me satisfait pas. Cette photo est la dernière de ma série matinale. L'environnement est le même que celle proposée hier. En voyant les deux pousse-pousse arriver, j'ai eu le sentiment qu'ils faisaient la course. En réalité, celui qui se trouve au premier plan transporte des enfants à l'école qui ne va pas tarder à ouvrir. visiblement il est en retard. Le second va livrer des légumes sur le marché couvert, situé non loin de là. Plus vite il livrera, plus vite il repartira en quête d'une nouvelle course. De toute façon les tireurs de pousse-pousse courent toujours. Même à vide. Sur la note (PIP) un autre tireur de pousse-pousse pris en pleine action et en plan serré. Pour donner un effet de vitesse et souligner l'effort, j'ai utilisé la technique du "filé" en suivant le pousse-pousse dans le viseur.

"Atelier mécanique"

05 Mar 2020 33 12 289
Antsirabe (Madagascar) - C'est l'atelier mécanique de l'entreprise de pousse-pousse. Si pour une fabrication, les parties en bois sont neuves, les éléments métalliques sont souvent récupérés sur des engins en trop mauvais état pour continuer à circuler. Il n'est pas rare non plus que d'anciennes menuiseries soient récupérées et réutilisées dans le cadre d'une réparation. Certains pousse-pousse appartenant au patron (l'homme à la casquette en arrière-plan) sont en circulation depuis plus de 20 ans.

La fabrique de pousse-pousse

05 Mar 2020 53 12 364
Antsirabe (Madagascar) - Une série sur les pousse-pousse digne de ce nom, ne peut s’envisager sans photos d’un atelier de fabrication. Je savais qu’à Antsirabe, il y a 5 ou 6 entreprises qui construisent et réparent ces engins. Bien entendu, c’est en empruntant ce mode de transport que je me suis rendu dans l’un de ces ateliers. Tous se trouvent dans un quartier périphérique de la ville. J’ai été accueilli à bras ouverts. La patronne, sur la photo, est occupée à peindre une structure en bois qui accueillera plus tard une banquette en plastique, était particulièrement heureuse que je me propose de faire des photos de sa petite entreprise. J'aurais pu passer la journée en leur compagnie si je l'avais souhaité. Elle emploie, avec son mari, six salariés. Des menuisiers, des mécaniciens spécialisés dans les cycles et un forgeron. En réalité, tout le mode a le savoir-faire nécessaire et la pratique pour intervenir à tous les stades de fabrication. Si l’atelier fabrique des pousse-pousse neufs, la plus grande partie de l’activité est consacrée à la réparation et l’entretien. Comme pour tous les ateliers de la ville, les patrons sont propriétaires des engins de transport qu’ils louent à la journée à des tireurs indépendants. "Une organisation non gouvernementale (ONG) italienne, nous a commandé la fabrication 10 pousse-pousse (250 euros l’unité) pour les donner à des tireurs, afin qu’ils n’aient pas à supporter le prix de la location, explique la patronne. Moins d’un mois plus tard, ils nous les ont revendus, préférant récupérer l’argent. Puis ils ont repris leur activité en nous louant les pousse-pousse qui avaient été brièvement à eux ». Le couple de patrons de cet atelier sont propriétaires d’une flotte de 200 pousse-pousse. Chaque engin est loué 1 euro par jour. C'est une affaire qui roule !

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