Mais qu’ai-je donc ce soir qui me rend l’âme triste,


Me donne des frissons d’un goût si fataliste ?

Celui de larmes amères comme celles du temps.

Je ne sais ce qui me vaut ces étranges tourments.



A qui, à quoi dois-je ce cœur tendre et aimant

Qui saigne aux moindres peines et se fait si brûlant ?

Si c’est de l’amour que me vient ces vertiges,

Je saurais m’opposer à tout ce qui m’afflige.




Las ! Mon être entier, à ses attaques, se livre

Et ne sait résister à tous ces beaux serments.

Je me laisse emporter par le bonheur de vivre

Qui orne mes hivers des couleurs du printemps.


Quand mon âme s’éteindra ainsi que ma parole,

J’aurais brûlé ma vie et consumer mes jours

En laissant des regrets telles des herbes folles

Sur des amours perdues que rien ne rafistole.


Je reste le poète pour beaucoup et pour toujours,

Ce mendiant d’un sourire à l’ange qui m’implore

D’un seul divin baiser à la coupe d’aurore,

Frémissant aux râles de lumière, miracle d’amour !...


©Valériane