Qui garde en ces jours d’antan la mémoire

Des non-dits confessés au coffret sans fermoir

Des souvenirs anciens en lettres jaunies

De doux serments, d’aveux à l’aimé de jadis ?



Silhouette surgissant au milieu de nulle-part

A l’orée de l’oubli aux volutes du brouillard,

Aux détours de la vie passent des hasards

Qu’on abandonne pour des parfums trop rares.



Les songes des amants sont pétris d’autant

De baisers de miel cousus de frimas blancs.

Ces mystères éclos dans l’ombre des crépuscules

Jaillissent, voluptueux, en moults conciliabules.



Ce ne fut pourtant qu’incendie, feu de paille

Dont ce fol amant joua et fit ripaille.

Murmures, dentelles des mots s’envolèrent

Comme faits divers un jour gris d’hiver.



Le tiroir verrouillé d’un cœur pur en recèle

Encore les senteurs sublimes et éternelles

Qui dorment à jamais au fond d’abimes

Infinis en doux reflets les plus intimes…


Valéri@ne