Franchissant les douleurs, le néant et la brume,
J’ai bâti un rempart au silence de mes nuits;
Asséchés d’hier les fleuves d’amertume,
Les songes de jadis gisent au fond d’un puits.

J’efface dés l’aube tous mes rêves en ruines
Dont la terre s’abreuve en gouttes de merveilles.
Les serments éternels, les chants qu’on imagine
En aubades joyeuses aux lumineux réveils.

Il est des bonheurs qu’on peut vouer aux partages
Et d’autres qui s’égrènent comme des mirages.
Où est-il le chantre de mes clairs matins
Au doux regard tout de tendresse empreint ?

De ces instants fragiles et furtifs, un regard bleu
Se pose sur mon ciel craintif, tout aussi merveilleux.
J’en oublie les misères telles des éclats tremblants.
Je redeviens enfin l’être que je suis, renaissant…

Valéri@ne