Où donc était passée sa robe de mariée

Juponnée de dentelles et de fleurs d’oranger ?

Elle fut de sa jeunesse un symbole de pureté

En organdi, plusieurs fois, volantée

Sous ses délicats ourlets, moirés de reflets.

Maintenant elle gît au fond d’un grand tiroir, oubliée,

D’une vieille armoire, au grenier.

Elle meurt jaunie comme outragée.

Sur le rebord, le voile nuptial est posé

Au diadème de satin broché.

Telles des perles, dépassaient les jolis boutons nacrés.

Elle ne l’avait point choisie en particulier.

Sa mère la lui avait imposée.

Quand pour la première fois, elle s’en vit accoutrée,

Elle se sentit princesse sans couronne, apeurée.

Ce qui aurait dû être joie et félicité,

Fut flétrissure et pauvre réalité.

Elle aurait voulu, aux orties, la jeter

Et partir loin se cacher…

Là, devant ses yeux, resurgissait le passé,

En cette parure abandonnée…

(c)Valériane