De : Paolo Sorrentino (Italie)
Avec : Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda
Durée : 1h58
Sortie : NC

Reparti injustement bredouille de Cannes en 2013, avec La grande bellezza, (Oscar du meilleur film étranger), Paolo Sorrentino revient briguer la Palme avec Youth (Jeunesse), une comédie brillantissime qui pourrait faire craquer le jury.
L’histoire de deux vieux amis, Fred (Michael Caine) et Mick (Harvey Keitel), qui se retrouvent chaque été en Suisse, dans une pension de remise en forme pour gens célèbres. Le premier, compositeur et chef d’orchestre s’est retiré depuis plusieurs années déjà et refuse obstinément les sollicitations d’un éditeur français pour écrire ses mémoires et de la reine d’Angleterre qui voudrait qu’il dirige un concert anniversaire à Buckingham. Il séjourne à l’hôtel avec sa fille (Rachel Weisz), qui vient de se faire larguer.Le second, encore en activité malgré son grand âge, est réalisateur et prépare son nouveau film avec une équipe de jeunes scénaristes.


Parmi les autres pensionnaires, il y a Jimmy (PaulDano, excellent), un jeune acteur en vogue, qui se pose des questions sur l’orientation à donner à sa carrière et prépare en secret son prochain rôle (dont la révélation constitue un des grands moments du film) et un ex-footballeur gaucher mondialement célèbre... Entre soins aux plantes, massages, promenades dans les alpages et considérations philosophico-médicales sur le vieillissement et la création, tout ce petit monde coule des jours paisibles, à peine troublés par l’arrivée annoncée d’une Miss Univers (l’hyper bombesque Madalina Ghenea) et le débarquement surprise de Brenda Morel, l’actrice vedette du film de Mick (Jane Fonda, dans un numéro vachard qui restera dans les annales).
Sur une trame scénaristique proche du Quartet de Dustin Hoffman, Paolo Sorrentino déploie une nouvelle fois son grand talent de styliste, multipliant les morceaux de bravoure et les hommages aux grands maîtres (Francesco Rossi, auquel le film est dédié, Fellini, Visconti et tutti quanti..). Souvent critiqué pour sa propension au bling bling et à l’épate, le wonder boy du cinéma italien réussit, cette fois, à instiller plus d’émotion dans son cinéma. Cela pourrait lui permettre de rafler la mise.
Sorrentino? Si!