Plus fort que les bombes
De : Joachim Trier (Norvège)
Avec : Gabriel Byrne, Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg
Durée : 1h49
Sortie : NC

Alléché par le titre emprunté à un album des Smiths, on attendait beaucoup de l’arrivée en compétition de Joachim Trier, réalisateur Norvégien révélé en 2011 à Un Certain Regard avec Oslo 31 août, adaptation sensible du feu Follet de Pierre Drieu La Rochelle. Trop sans doute : Louder than bombs (Plus fort que les bombes, en français) est loin d’être de la bombe. C’est un drame familial intimiste, bavard et chichiteux, auquel on a le plus grand mal à s’intéresser, malgré un casting appétissant (Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg, Isabelle Huppert...) et de solides qualités de réalisation. Comme dans le film de Nanni Moretti (Mia Madre, en tête des pronostics pour la Palme d’or), il y est question du deuil d’une mère, mais c’est beaucoup moins réussi.

Ancien acteur, le personnage joué par Gabriel Byrne a sacrifié sa carrière pour élever ses deux garçons (Jesse Eisenberg et Devin Druid) pendant que sa femme (Isabelle Huppert), célèbre reporter de guerre, jouait les globe trotters pour photographier tous les conflits de la planète. Le film commence alors que le fils aîné vient d’avoir un enfant et que le cadet, en pleine crise d’adolescence, psychote sur les circonstances de la mort de sa mère : accident de voiture ou suicide? Sachant qu’elle avait arrêté de travailler contre son gré et déprimait de rester à la maison, la réponse semble assez évidente, mais il faudra quand même près de deux heures pour en avoir le cœur net.
On a cru comprendre que le réalisateur Norvégien avait voulu, en, allant tourner cette histoire aux États-Unis, dynamiter les codes des « TV dramas » en utilisant leurs personnages archétypaux et en multipliant les pistes narratives. C’est raté : la bombe Trier fait pschitt.