Une nuit d’avril 1957. Albertine (Leïla Bekhti) , 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle rampe jusqu’à la route et interpelle une voiture. Elle est secourue par Julien,(Reda Kateb) repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat à droite à gauche en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté. Mais les souffrances physiques qu’elle endure ne sont rien à côté de ce que l’absence de Julien provoque dans sa chair….


Leila Bekhti reprend le rôle tenu en 1969 par Marlène Jobert dans cette nouvelle adaptation du fameux roman autobiographique d’Albertine Sarrazin.Elle y retrouve son partenaire d‘Un Prophète, Reda Kateb, dans le rôle de Julien, le voyou amoureux de la môme en cavale.
La réalisation en noir et blanc de Brigitte Sy (Les mains libres) souligne le côté daté du roman, publié en 1965.L’histoire d’Albertine est pourtant toujours d’actualité puisqu’il s’agit d’aimer et d’affirmer sa liberté de femme dans un monde dur et répressif. A un siècle d’intervale, Albertine pourrait être la petite sœur rebelle de Célestine, l’héroïne du Journal d’une femme de chambre de Benoit Jacquot. Leila Bekhti lui prête sa beauté douloureuse et sa voix porte à merveille les beaux textes de l’écrivain, qui sont lus en voix off et rythment le récit.
Brigitte Sy signe avec ce film une belle adaptation (peut-être un peu trop pudique?) du roman qui a marqué le début des années 60 et reste lié au combat des femmes pour leur émancipation.