Entre ces murs, il y a trois cents hommes, il y a l’urgence. Ils ont des noms mais ils ont perdu leur histoire en route. Ils rient et se confrontent, ils refont le monde, celui qu’ils ont perdu. Ils ont un lit. Là ils attendront le jour. C’est le centre d’hébergement d’urgence Saint-Jean de Dieu, la nuit, à Marseille…

Les deux réalisateurs ont effectué un formidable travail d’approche et d’intégration pour faire oublier caméra et micros aux pensionnaires et au personnel du centre.Leur but n’est pas de dénoncer les conditions d’accueil (malgré sa taille et l’importante population qu’il accueille, le centre Saint-Jean de Dieu fonctionne remarquablement bien), ni le contexte économique (la banalité fonctionnelle du décor donne un aspect assez intemporel au documentaire) mais de faire émerger l’humanité de ses vies brisées par la dureté du monde extérieur. Une immersion édifiante dans la grande précarité.