Un mois après la fin du troisième procès de Maurice Agnelet et sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Agnès Le Roux (en 1977!), la présentation à Cannes (hors compétition) du film d’André Téchiné consacré à l’affaire avait de quoi susciter la curiosité.Les festivaliers ne se sont pourtant pas déplacés en masse à la première projection, qui s’est effectuée, hier soir, dans une salle Debussy aux rangs inhabituellement clairsemés. Les absents n’ont pas forcément eu tort.On se demande, en effet, après avoir vu le film, ce qui a bien pu intéresser le réalisateur de Barocco, d’Hôtel des Amériques, des Roseaux Sauvages et des Egarés dans l’affaire Agnelet/Le Roux. Il en livre une reconstitution honnête (pour ne pas dire timide), sur la base du livre de Renée Le Roux et des minutes des deux premiers procès, sans prendre position sur la culpabilité ou l’innocence d’Agnelet, ni donner la moindre piste sur la disparition d’Agnès. Guillaume Canet, qui joue Maurice Agnelet jeune puis 30 ans plus tard lors du premier procès d’assises (bonjour le maquillage!), en donne une image de séducteur et d’arriviste, sans pour autant le rendre totalement antipathique.Agnès Le Roux (bien incarnée par Adèle Haenel) est décrite comme une jeune femme amoureuse et un peu fragile, et Renée le Roux comme une mère qui aimait sa fille et n’a jamais accepté sa disparition.Catherine Deneuve, relookée 70’s, n’est pas spécialement à son avantage dans le rôle.
La « guerre des casinos de la Côte d’Azur » et le contexte politique local ne sont que très brièvement évoqués (par les Unes de Nice Matin notamment) et ne constituent qu’un élément de décor, au même titre que la ville de Nice et ses environs. Les images aux couleurs vintage sont d’ailleurs plutôt laides. Venant d’un auteur aussi chevronné qu’André Téchiné, le film constitue donc plutôt une déception.
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L'homme qu'on aimait trop: timide reconstitution
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