« Un cru exceptionnel » C'est ainsi que le cabinet d'analyse GFK qualifie les résultats 2007 du marché des jeux vidéo en France. Présentés hier matin, en ouverture de l'Idef (Interactive & Digital Entertainment Festival) à Cannes, les chiffres de ventes de l'année écoulée font apparaître un chiffre d'affaires en hausse de 52 % par rapport à l'année précédente.
Le marché des loisirs interactifs (consoles, accessoires et logiciels de jeu) approche la barre des 3 milliards d'euros (2,96 milliards) et devrait la franchir allègrement en 2008. De janvier à mai, le chiffre d'affaires (1,18 milliard d'euros) du secteur est déjà en hausse de 36 % !
Ces excellents résultats s'expliquent en partie par le décollage commercial des nouvelles consoles de jeu Haute Définition (PS3 et Xbox 360), qui s'ajoute à celui des consoles mobiles (PSP et DS) et de la Wii, la console à tout faire de Nintendo. Le marché des consoles (1,12 milliard d'euros en 2007) représente le double en valeur de celui déjà plus que florissant des lecteurs MP3.

Un tournant
Mais pour les analystes, 2007 aura surtout « marqué un tournant dans l'acceptation sociale du jeu vidéo ». Les polémiques sur leur supposée violence se sont un peu calmées avec l'extraordinaire diversification de l'offre. Les jeux « +18 » (potentiellement violents) ne représentent plus que 6 % des titres et près de la moitié des ventes (47 %) se font sur les jeux « +3 », destinés aux enfants.
Mais c'est surtout l'arrivée des jeux « familiaux », avec lesquels on peut faire du sport, jouer de la musique ou exercer son esprit, qui a permis de faire entrer le jeu vidéo dans tous les foyers. Aujourd'hui, la consommation de jeux dans les familles avoisine celle de la télévision...
Tout cela permet à GFK de prévoir pour 2008 une nouvelle croissance à deux chiffres (+15 %) et une progression continue pour, au moins, les deux années suivantes. « Le sommet est encore loin d'être atteint » estiment les analystes. Il se vendra encore 6 millions de consoles (entre 150 et 500 euros) et 47 millions de jeux (entre 30 et 70 euros), cette année, en France. Des chiffres qui ont de quoi faire rêver dans un contexte de consommation pourtant déprimée.