Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre (Nicolas Duvauchelle) est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme (Sophie Verbeek) usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge (François Cluzet) qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…



A 85 ans, Jean Becker, vétéran du cinéma français auquel on doit surtout L'été meurtrier, adapte le roman de Jean-Christophe Ruffin. Il ne faut pas s'attendre à un miracle du genre Au revoir la-haut. C'est du cinéma à la papa. Tout est lisse, propre, édulcoré, baigné dans une reconstitution de carte postale couleur sépia et tout est bien qui finit bien. Les sympathies communistes et les velléités antimilitaristes du malheureux héros de cette histoire (Duvauchelle en roue libre) sont vite évacuées au profit de la romance paysanne avec la jolie fermière incarnée par Sophie Verbeek. François Cluzet a beau essayer de donner un peu d'épaisseur à son personnage de juge militaire de carrière désabusé, le face à face entre les deux hommes, qui s'annonçait tendu, est désamorcé dès la première scène. Étonnamment, ce sont les scènes de batailles de tranchées qui sont les plus réussies. Sans doute faut-il y voir la patte du chef opérateur, Yves Angelo (Les Âmes grises) qui a assisté Becker à la réalisation. Sinon, le chien est très bien aussi.