Ben Affleck était à Paris cette semaine pour promouvoir son quatrième long-métrage, Live By Night.Une adaptation du roman éponyme de Dennis Lehane, qu’il a réalisée et dans laquelle il joue un gangster des années 20 au cœur tendre, qui met sa vie en danger par amour (voir Notre Avis). Après l’Oscar du meilleur film et le César du meilleur film étranger obtenus pour Argo, son film précédent, Ben Affleck confirme qu’il fait désormais partie, à 44 ans, des piliers d’Hollywood.C’est d’ailleurs lui qui réalisera (et incarnera) le prochain Batman…


Avoir eu un Oscar vous a mis plus de pression ou vous a donné plus de liberté pour faire ce film?
Les deux en fait. Ca vous donne de plus grandes possibilités, mais ça vous met aussi la pression. On vous juge beaucoup par rapport à ce que vous avez déjà donné et déjà obtenu…
Qu’est ce qui vous intéresse particulièrement dans l’univers de Dennis Lehane que vous adaptez pour la deuxième fois?
Ses personnages sont très forts, les situations sont extrêmement complexes.Il y a une architecture dans ses romans qui en fait un matériel extrêmement solide et intéressant à adapter au cinéma. D’autres cinéastes et pas des moindres s’y sont d’ailleurs attaqués: Scorsese, Eastwood…
Un des thèmes favoris de Lehane, c’est les rapports père-fils. Est-ce un des aspects qui vous a attiré dans ce roman-là?

Oui! Tout à fait! C’est un thème qui m’intéresse tout particulièrement. Il était déjà présent dans The Town et Argo. Qu’est ce que nous retenons de nos parents? Qu’est ce qu’ils nous transmettent? Et à quel point faut-il payer pour les erreurs de nos parents?
Quels films de gangsters ont nourri votre amour du genre?
Il y en a tellement! Je dirais les Parrains, Les Affranchis de Scorsese et les films Warner des années 30 et 40 comme Angels With Dirty Faces de Michael Curtiz.
Quel genre de producteur est Leonardo DiCaprio, avec lequel vous avez travaillé pour ce film? Est-il exact qu’il voulait jouer le rôle principal?
Si c’est le cas, il ne me l’a pas dit! Mais il a eu beaucoup d’influence sur ce film.D’abord, il m’a donné la chance de le réaliser puisqu’il en détenait les droits. Ensuite il m’a dit qu’il m’aiderait à trouver tout ce dont j’avais besoin pour le faire et il a tenu parole.Il m’a été d’un soutien indéfectible.
Dans le film, Joe dit que rien ne sert d’entraver les lois mais qu’il faut savoir imposer les siennes. Est-ce que c’est ce que vous avez fait à Hollywood?
Faire des films, c’est tellement compliqué que si on s’y attèle de manière conventionnelle cela paraît vite impossible. Ce n’est qu’en trouvant des moyens singuliers et particuliers de relever les défis qu’on y arrive. La plupart des succès à Hollywood se font de manière non conventionnelle. Cela dit, je dois dire que, dans ma carrière, ce que j’ai surtout eu, c’est la chance!
À la fin du film, Joe se réjouit de voir le nom de son frère au générique d’un film.Un clin d’œil à votre frère Casey?
Je n’avais pas fait la relation mais voir mon frère réaliser son rêve est quelque chose qui m’enchante vraiment. Je suis très fan de lui, je l’ai soutenu depuis ses débuts et je voterai évidemment pour lui aux Oscars.
Vous étiez à l’investiture de Barack Obama.Quel bilan tirez-vous de ses 2 mandats et comment voyez-vous l’Amérique de Trump?
Le Président Obama me manque déjà. J’ai apprécié sa dignité et son sens moral. Personne ne peut savoir ce que sera la présidence de Trump, mais je pense que ce sera une surprise et pour ses défenseurs, et pour ses détracteurs.J’espère juste qu’il réalisera les rêves des Américains plutôt que leurs cauchemars.