Patron d’un petit chantier naval dans le sud de la France, Georges (Daniel Auteuil) est confronté à la crise économique et à la raréfaction des commandes.Lâché par sa banque, il est obligé d’arrêter la fabrication pour sauver l’activité de montage.Mais cela l’oblige à licencier une partie du personnel qui se met aussitôt en grève et occupe l’usine, bloquant l’activité. Tout va de mal en pis, mais Georges est décidé à se battre jusqu’au bout pour sauver le chantier qu’il a créé...
Jacques Maillot (Les liens du sang, Nos vies heureuses) vient doublement chasser sur les terres de Robert Guédiguian avec ce drame social situé dans l’univers des chantiers navals et en grande partie tourné dans notre région (La Seyne).
Daniel Auteuil, que l’on n’avait pas vu aussi investi depuis longtemps, y campe un patron très humain, aussi préoccupé de l’avenir de son chantier que de celui de ses ouvriers, mais peut-être un peu trop tendre en affaires. La mort récente de sa femme pèse encore sur ses épaules lorsque la crise frappe et que son entreprise jusque-là prospère est aspirée dans une spirale dangereuse de mauvaises affaires et de dettes de plus en plus difficiles à rembourser. Le film, jusque-là très juste dans la description « à la Claude Sautet » de l’univers d’une PMEconfrontée à la crise économique et dans le portrait psychologique des différents protagonistes (le patron, les ouvriers, le banquier…), bascule à mi-parcours avec l’intervention rocambolesque d’un repreneur Russe et la naissance d’une histoire d’amour entre Georges et sa traductrice.Dès lors, le réalisateur semble perdre le cap et naviguer à vue vers un final déroutant après s’être délesté d’une partie de l’équipage. Le naufrage est évité de justesse.