Après le déferlement d’images numériques de Tintin, le secret de la Licorne, Cheval de Guerre peut se voir comme un retour de Steven Spielberg au cinéma traditionnel. Tout dans cette fresque épique (hippique?) sent bon le Hollywood de la grande époque : celui d’Autant en emporte le vent (auquel le final flamboyant fait irrésistiblement songer) et de John Ford.
Tout, sauf un scénario de comédie musicale qui multiplie les invraisemblances et accumule les péripéties inutiles pour s’acheminer péniblement, deux longues heures et demie plus tard, vers un happy end en technicolor, au soleil couchant...
Une nouvelle fois chez Spielberg, qui fut jadis un conteur extraordinaire, la virtuosité de la mise en scène et la beauté des images peinent à faire oublier la naïveté sidérante de l’intrigue et l’absence totale d’émotion qui s’en dégage. Dans Cheval de guerre - à la base une histoire pour enfants dans la lignée de Crin Blanc et de L’Étalon Noir-, les meilleures scènes sont les scènes de guerre dans les tranchées. On se souvient alors que le dernier bon film de Steven Spielberg remonte à 1998 et qu’il s’appelait Il faut sauver le soldat Ryan. Dans le cheval Joey il n’y a, hélas, pas grand-chose à sauver.