A l’écouter raconter au téléphone comment il a tanné son équipe pour que le son soit exactement comme il le souhaitait, on sent que le fait de tourner, pour la première fois avec un grand orchestre symphonique donne à cette nouvelle et énième tournée de Julien Clerc (1) un goût particulier : celui de l’aventure.Le chanteur confirme : « C’en est une, effectivement.Ce spectacle est le plus grand que j’ai fait dans toute ma carrière. Et aussi, j’en ai conscience, le plus risqué d’une certaine manière… »

Qu’est ce que ça fait de se retrouver sur scène avec 40 musiciens derrière?
Ca fait du monde sur scène, beaucoup de matériel derrière et beaucoup de camions sur la route pour trimballer tout ça! (rires).Je viens de passer sur le parking de la salle (nous l’attrapons à Orléans, quelques heures avant son concert du soir N.D.L.R.) et j’étais encore étonné du nombre de semi-remorques que cela représente…
Johnny vient d’annoncer qu’il tournerait avec un orchestre de 80 musiciens.C’est la grande mode, on dirait?
Ce que je voudrais dire c’est que, justement, je ne fais pas ça pour suivre un mouvement.S’il n’y avait pas eu une vraie cohérence avec la musique que je fais et notamment avec les chansons de mon dernier album, je ne me serais pas lancé là-dedans.
Le reproche que l’on fait généralement à ce type de spectacles, c’est que c’est « beau mais chiant ».Comment avez-vous contourné l’obstacle?
Quand j’ai décidé de faire cette tournée symphonique, je suis allé voir la plupart des spectacles qui mélangent orchestre classique et chansons pop ou variétés et je dois dire que ça m’a foutu les jetons (rires).Je n’aime pas dire du mal des confrères mais Sting, en version symphonique, ce n’est vraiment pas ce que je préfère. Comme je vous l’ai dit, je pense que ma musique se prête mieux à l’exercice. Mais ce n’est pas pour autant que ça ne doit pas sonner comme un concert pop.D’où l’attention portée au son. Est-ce qu’on pouvait faire swinguer un orchestre symphonique? Est-ce que les contrebasses et les violoncelles pouvaient sonner comme des instruments électriques? Vous jugerez du résultat, mais si je n’avais pas été certain du résultat, j’aurais laissé tomber.
Votre dernier album marque un retour du Julien Clerc des grandes envolées lyriques.C’était prémédité?
Non, au contraire. J’étais très circonspect quand Philippe Uminski, qui l’a produit, me poussait à aller dans cette voie. J’avais peur que cela sonne un peu passéiste, alors que je veux rester un artiste créatif dont on écoute la musique d’aujourd’hui et pas seulement d’hier. Mais il a su me convaincre d’y aller et il a eu raison. Sauf qu’à cause de lui, maintenant, je suis obligé de faire des exercices de musculation des cordes vocales! (rires)

(1) Concerts à Toulon et Nice vendredi 27 et samedi 28 janvier.Prix des places de 32 à 57 euros.Réservations dans les points de vente habituels.