Après Brice de Nice, Oscar d’Hollywood? Le titre semble désormais à la portée de Jean Dujardin, qui a raflé dimanche soir le Golden Globe du meilleur acteur de comédie pour son rôle de star du cinéma muet dans The Artist, le film de son complice d’OSS117, Michel Hazanavicius. Généralement considérée comme l’antichambre des Oscars, la cérémonie des Golden Globes a décerné trois prix au film, dont celui du meilleur acteur, mais aussi ceux de la meilleure comédie et de la meilleure musique.
L’opération de séduction lancée par l’équipe française de The Artist semble donc bien en passe de porter ses fruits. Fin novembre, l’écrivain américain Bret Easton Ellis, source généralement fiable pour tout ce qui concerne les potins d’Hollywood, n’hésitait pas à prédire sur Twitter une moisson d’Oscars pour The Artist, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur.Depuis, « Doujardine », omniprésent sur les chaînes de télévision américaines, a charmé tout le monde par son humour et sa gentillesse et le film a trusté les récompenses dans toutes les cérémonies professionnelles qui précèdent les Oscars. De très bon augure pour les nominations, qui seront annoncées le 24 janvier, et pour la cérémonie du Kodak Theatre, le 26 février.Même si on s’attend à ce que la concurrence y soit incomparablement plus relevée, avec notamment en lice, face à lui, les megastars hollywoodiennes que sont Brad Pitt, George Clooney, Leonardo DiCaprio, Michael Fassbender ou encore Ryan Gosling, dernière coqueluche de l’usine à rêves.

Adoubé par de Niro
On mesure en tout cas le chemin parcouru par Dujardin depuis ses premiers sketches au sein du boys band parodique des Nous CNous (1997-1998) et son rôle de gentil mari dans la série de France 2 Un Gars, une Fille (486 épisodes de 1999 à 2003). À39 ans, Jean Dujardin est devenu, en quelques rôles, l’un des acteurs les plus demandés et les plus bankables du cinéma français. Nice lui a, semble-t-il, porté chance puisque c’est avec son rôle de « surfeur-winner », tourné dans la capitale azuréenne, qu’il réussit, en 2005, une entrée fracassante au box-office avec Brice de Nice de James Huth.
Succès confirmé en 2007 par son interprétation décalée de l’agent Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, dans Le Caire Nid D’espion de Michel Hazanavicius.Un rôle qui lui vaut, en outre, sa première nomination au César du meilleur acteur.
Depuis, l’acteur s’est essayé à des emplois plus sérieux (flic vengeur dans Contre Enquête, publicitaire cocaïné dans 99F, amoureux nostalgique dans Un Balcon sur la mer, écrivain alcoolique et cancéreux dans Le Bruit des glaçons) avec plus ou moins de réussite, mais avec une côte de popularité toujours au zénith. Jusqu’à son prix d’interprétation à Cannes pour The Artist, reçu des mains d’un de ses héros de cinéma, (dont il fait une imitation drolatique) : Robert de Niro.
D’autres que lui auraient sentis leurs chevilles et leur tour de tête enfler en proportion.Pas Jean Dujardin, qui semble vacciné de naissance contre les travers de la célébrité.Même dans l’antichambre des Oscars, il reste à l’image de son patronyme : terrien, simple, sincère, ouvert, sympa.
Rien que pour ça, il mériterait l’Oscar!