On comprend que Daniel Auteuil ait voulu retrouver l’univers de Pagnol, qui lui a si bien réussi dans Jean de Florette/Manon des sources. Et aussi, Claude Berri n’étant plus là, qu’il ait voulu s’essayer à la réalisation.
Raimu demeure, certes, inoubliable en puisatier, dans la version de Pagnol (1940), mais Auteuil a sans doute raison de penser que ces rôles sont des classiques que l’on peut reprendre comme ceux de Molière ou de Shakespeare. Son interprétation ne souffre d’ailleurs aucune critique. Il est parfait en puisatier et c’est, de loin, un de ses meilleurs rôles depuis longtemps.
Kad Merad, d’une rare sobriété, est également très bien dans le rôle du prétendant malheureux, tenu jadis par Fernandel. Marie-Anne Chazel fait une apparition réjouissante (bien que son accent sonne faux), et Astrid Berges-Frisbey est un nom qu’il va falloir s’entraîner à retenir : déjà aperçue dans La Première étoile, on la verra bientôt dans Pirates des Caraïbes 4…
Tout cela serait parfait, si la réalisation n’était pas aussi platement scolaire, si l’histoire n’était pas aussi datée (voire un peu rance sur les bords) et si on ne se sentait pas, à la fin, englué dans une mélasse de bons sentiments.
La vérité de l’œuvre de Pagnol, qui traitait également d'intégration, est restée au fond du puits.