Dans la famille Souchon, je voudrais… le cadet. Charles Souchon, 33 ans, vient de publier son deuxième album sous le pseudo de Ours. Baptisé El (en référence au premier qui s’appelait Mi), le disque, enregistré avec la complicité de Lieutenant Nicholson (Nicolas Voulzy), est plus électrique que le précédent et contient quelques savoureuses pépites pop comme « Balancer », « Silex » ou « De Guingois ». Le ton est doux (on est chez un Souchon), parfois mélancolique, mais plutôt optimiste. A l’image du personnage, dont la voix, au téléphone, a les intonations de son illustre père…

Allo, bonjour. Comment faut-il vous appeler : Charles ou Ours?
Charles Souchon, c’est un peu dur à dire.Surtout si on a un cheveu sur la langue! (rires) Je n’ai pas de problème particulier avec mon patronyme. Ce n’est pas comme si j’étais le fils de Johnny ou d’Yves Duteil. Contrairement à d’autres « fils de », je n’en ai pas souffert dans mon enfance. Mon père jouit d’une sorte de respect qui fait qu’on a eu la paix de ce côté-là. Même si je m’étais appelé Charles Girard, j’aurais pris un pseudonyme parce que j’aime l’idée d’avoir un nom de scène. Ours, ça me correspondait bien, j’étais un peu renfermé dans ma tanière avant de publier le premier disque. Et je trouve que ça colle avec le rythme d’une vie d’artiste : on passe beaucoup de temps dans nos grottes studios pour enregistrer avant de sortir prendre le soleil à la belle saison.

Il y a une fatalité à faire de la chanson quand on s’appelle Souchon?
On dirait bien! Pourtant, Dieu sait que j’ai essayé de ne pas en faire. J’ai commencé comme graphiste et je me cachais pour écrire. Je ne voulais pas être dans leurs pattes et creuser mon propre sillon. Le premier album a été une sorte de projet secret. Mais là, je ne peux plus me cacher.

Il y a une fatalité aussi à travailler avec un Voulzy?
Nicolas est comme mon frère. On s’entend très bien et musicalement il m’apporte beaucoup.

Comment votre père et votre frère Pierre jugent-ils votre travail?

Ils ne sont pas très objectifs forcément. Mais je crois qu’ils aiment bien et qu’ils sont touchés par ce que je raconte.

Le premier album s’appelait MI, celui-là El. Ca va être dur de trouver un titre pour le troisième…
Pas du tout : ce sera Eux! (rires)

Le son est plus électrique...
On a fait 170 concerts avec le premier album et il a été en partie composé sur la route, ça transpire forcément dans les chansons.

Comment composez-vous?
Il n’y a pas de recettes. Le plus souvent, j’emboîte les mots sur la musique. Je ne fais pas de la chanson à textes, mais elles sont plus profondes qu’elles n’en ont l’air. J’essaie que ça reste léger et ludique, d’amener un peu de miel dans ce monde de brutes…

Pas de nouveau duo avec Lily Allen?
Non, ça aurait eu l’air un peu forcé. C’était une idée de son manager, qui est aussi celui d’Elton John. Il m’a dit qu’Elton avait beaucoup aimé mon disque et qu’il l’offrait à tout le monde ! On n’a pas enregistré ensemble, mais on s’est vu par la suite et on a bien accroché. Une autre fois peut-être?