« Je reviendrai » avait-il promis dans une scène culte du premier Terminator. Promesse tenue. Arnold Schwarzenegger, qui n’est plus gouverneur de Californie depuis le mois de janvier dernier n’a pas attendu longtemps pour faire son come-back médiatique.Et c’est au MipTV de Cannes qu’il a choisi d’annoncer, hier matin, le premier de ses projets : Governator une série animée pour enfants dont il sera le héros (voir par ailleurs).
Pourquoi Cannes?« Parce que c’est ici que tout a commencé pour moi », s’est souvenu l’ancien culturiste, qui était venu en 1977, présenter au Festival le film qui allait le révéler au monde, Pumpin Iron, chronique de son parcours vers son cinquième titre mondial. Frédéric Mitterrand qui est venu lui remettre l’insigne de chevalier de la légion d’honneur se souvient avoir assisté à la projection : « J’étais alors simple exploitant de cinéma et j’étais obligé de chasser les invitations pour voir les bons films, confie le ministre de la Culture visiblement ému. J’ai pu voir celui là et j’étais loin de me douter évidemment pas que, 34 ans plus tard, je serai là pour lui remettre la légion d’honneur ». Une distinction qui récompense, a expliqué M.Mitterrand, le parcours extraordinaire d’Arnold Schwarzenegger, comme sportif de haut niveau, comme superstar de cinéma et comme homme politique « à l’action considérable ».

Incarnation du rêve américain
À64 ans, Arnold Schwarzenegger est l’incarnation vivante du rêve américain.Né en 1947 dans un village d’Autriche (Thal), il s’est d’abord fait connaître comme champion du monde de culturisme avant de faire fortune dans l’immobilier puis d’entamer une carrière de cinéma et de devenir l’une des plus grandes stars des années 80-90 avec à son palmarès des films d’action musclés comme Conan Le barbare, Terminator, Predator ou Total Recall mais aussi des comédies à succès (Jumeaux, Un Flic à la maternelle, Last Action Hero). Alors que les années 90 marquent le déclin de sa carrière d’acteur, il est élu gouverneur de Calfornie en 2003 sous l’étiquette républicaine.Il le restera jusqu’en janvier dernier, engageant au cours de ses deux mandats des réformes sociales et environnementales importantes. À peine retraité de la politique, Schwarzie a fait savoir qu’il comptait revenir à l’écran et qu’il étudiait pour cela plusieurs propositions.On parle notamment de remakes ou de suites de Predator, True Lies et Running Man et on prête l’intention à son ami James Cameron de lui créer un clone pour les épisodes 2 et 3 d’Avatar. En attendant, il sera Governator, un super-héros de dessin animé pour enfants conçu avec Stan Lee, le père de Spider Man, des XMen et des 4 Fantastiques.
« Lorsque j’ai voulu faire du cinéma, on m’a dit que j’étais trop petit, trop trapu, que j’avais trop d’accent que mon nom était trop long et que jamais je ne réussirai. C’est ici, à Cannes, que tout a commencé, je ne l’oublie pas, a répété l’acteur avant de quitter la Croisette.La France m’a toujours porté chance. En 2003, je suis revenu présenter Terminator 3 au Festival et quelques mois plus tard, j’étais élu gouverneur de Californie.Aussi, je peux déjà vous le promettre : Je reviendrai! On n’en doute pas. Il soufflait d’ailleurs, hier à son passage sur la Croisette, comme un petit air de Festival...



"J'ai été bien au-delà de tous mes rêves"

Cuir, lunettes noires, grosse moto...Governator est bien, comme son nom l’indique, un mélange de Terminator et du gouverneur Schwarzenegger.Dans le pilote de la série animée que Schwarzie est venue vendre au MipTV, on voit d’ailleurs l’ex gouverneur faire ses adieux publics pour se consacrer, dit-il, à sa famille. Quelques mois plus tard, le taux de criminalité ayant brusquement grimpé, un mystérieux super-héros à la force surhumaine et masqué par des lunettes noires fera son apparition pour sauver le monde : Governator!
Ravi de cette nouvelle incarnation, dont il ne doute pas de faire « la série animée la plus successful du monde », Arnold Schwarzenegger s’est prêté de bonne grâce au jeu des questions réponses.

Qu’est ce qui est le plus difficile comme métier : gouverneur ou super-héros?
Super-héros, c’est de la rigolade : il suffit de sauver le monde!(rires) Alors que gouverneur, c’est un boulot à temps complet.On n’arrête jamais...

Justement, ça a été dur de passer la main?
Au début ça fait drôle de ne pas avoir un meeting à 7h00 du matin et cinquante autres en suivant dans la journée.Mais c’est aussi très excitant d’envisager une nouvelle vie consacrée à sa famille, à l’environnement et au cinéma

Quand vous reverra-t-on en vrai à l’écran?
J’ai dit que je voulais refaire du cinéma, pas forcément faire l’acteur.Mais effectivement, il y a quelques projets de suites de mes films qui me plaisent bien et d’autres que j’étudie.Mais Governator me mobilise à 100 %.Je ne vais pas commencer à faire des annonces qui nuiraient au lancement de la série.

Vous n’avez pas peur de rater votre comeback avec un dessin animé pour enfants?
J’ai toujours pratiqué le second degré, dans mes films et dans ma vie. Je ne me mets aucune pression pour mon retour au cinéma.Si on fait les choses avec passion et pas pour l’argent, on évacue ce genre de stress. Governator, ce n’est que du plaisir. Il y aura la série TV mais aussi un comic book, des déclinaisons sur Internet, un jeu vidéo et peut-être même un film.

Si vous deviez résumer votre vie en seul mot, ce serait lequel?
Fantastique! On dit qu’il faut croire à ses rêves, mais j’ai été bien au-delà de tout ce dont je pouvais rêver.Ma vie a été si extraordinaire que je ne l’échangerai avec aucune autre au monde.