Ce matin là, comme souvent, j'étais assis en terrasse d'un café. J’y avais déposé mon sac et mes cours puis, pour changer, j'avais commandé un café crème.

Un bloc de papier à la main, j'essayais de mettre des mots pour exprimer ce que je ressentais de si agréable et apaisant. Essayer de décrire cette atmosphère bruyante et chaleureuse qui m'enveloppait le corps et m’enivrait l'esprit.
Toutes ces voix, ces interjections et ces coups de gueule, ces fou-rires et causeries au comptoir m'interpellaient et me rassuraient à la fois …

Midi arrivant, je n'avais pas trop envie d'aller, comme d'habitude, rejoindre mes amis au restaurant universitaire. Non. J'ai donc décidé de rester là et commandé un sandwich maison. Je voulais surtout profiter de ces derniers instants de calme relatif avant de rentrer à la fac.

C'est au moment où je me suis levé pour partir que j'ai remarqué un gars qui venait de s'installer au comptoir. Après l'avoir dévisagé, je suis approché de lui pour essayer de le reconnaître.

Le sourire aux lèvres, je lui ai posé la main sur l'épaule pour me présenter à lui. C'était un ami d'enfance que je n'avais plus vu depuis de longues années déjà.

A mon grand étonnement, il m'adressa d'abord un regard méfiant puis il a répondu à mon sourire. Heureux, oui heureux qu'il était de me reconnaître et de retrouver, tout comme moi, un repère, une connaissance, quelqu'un à qui parler et peut-être se confier.

Ce jour-là, je ne suis pas allé à l'université et j'ai raté tous mes cours mais peu importe, j'avais retrouvé un copain d'enfance qui est devenu mon ami.
Un ami que je sais pouvoir retrouver ici, dans ce café, dans notre café à nous.


Février 2013