Lundi matin j'entends les enfants tout joyeux, dehors : "Il neige ! Il neeeiiiige !". Effectivement il tombe de gros flocons, mais il fait 2 ou 3°C. Je les préviens donc que ça ne tiendra certainement pas, me rendant compte par la même occasion que ça y est, je suis passée définitivement du côté des adultes pas rigolos. D'habitude c'est moi qui saute partout dès qu'il y a trois flocons... c'est moche. XD
Heureusement ils n'écoutent absolument pas leur vieille maîtresse rabat-joie et demeurent dans un état de ravissement !
Pendant la récréation nous allons sous le chapiteau car des classes sont venues assister aux répétitions : certains sont un peu déçus de ne pas pouvoir aller jouer dans la neige, mais ils se prêtent au jeu de bonne grâce. A un moment, cependant, c'est le drame pour Hubert : il fait une chute en monocycle, et dans le public... quelques enfants rient ! Leur prof les fait bien vite taire, mais c'est trop tard : vexé comme un pou, je le vois aller se réfugier vers Bastian, qui passera quelques minutes à lui parler tout bas. Ils sont très mignons, tous les deux...

Du coup c'est Firmin qui répête "debout dans les mains" avec Didier, mais ce sera assez laborieux : on sent qu'il y a eu une pause d'un mois et demi, là ! Bah, ça va revenir !

A midi je ne résiste pas à prendre en photo Marius, qui fait craquer tout le monde avec son petit tablier.

Il est tout content d'aider Mamie Monique en poussant le charriot des plats, mais c'est fatigant ! Une pause s'impose :

Après manger les enfants décident de faire un bonhomme de neige mais... euh... comment dire... Vu l'état de la neige (bien collante et fondante), le résultat n'est pas vraiment... enfin... vous voyez, quoi ! XD




Après la récréation de l'après-midi, nous réalisons enfin avec Bruno un projet dont nous parlions depuis quelques temps : faire un atelier sténopé avec les enfants. Mais qu'est-ce qu'un sténopé, me demanderez-vous ? Eh bien il s'agit de l'ancêtre de l'appareil photo, tout simplement une boîte percée d'un tout petit trou obturé, dans laquelle on place du papier photo. On enlève ce qui cache le trou, on compte un certain nombre de secondes selon la lumière, puis on referme. Il n'y a plus ensuite qu'à développer la photo, avec les produits usuels. On avait bien envie de faire ça avec eux car il y a un côté magique et immédiat qui, pensions-nous, leur plairait sûrement.
Les photos en elles-même ne seront réalisées que le lendemain, car je trouvais intéressant aussi qu'ils fabriquent eux-même les sténopés qu'ils utiliseraient.
Nous commençons par percer un trou dans chaque boîte, avec un clou et un marteau (c'est donc Léon et Augustin qui sont chargés de cette opération périlleuse!).



Ensuite, les trois petits liment le métal qui dépasse avec du papier de verre, jusqu'à ce que l'orifice soit bien lisse.


Pour finir, nous peignons l'intérieur des boîtes en noir, pour qu'aucun reflet ne vienne interférer dans la photo.



Et voilà, il n'y a plus qu'à laisser sécher jusqu'à demain !
Le soir je fais un des fameux "plats collectifs" des Morallès, vous savez cette cuisine pour laquelle j'emprunte à droite et à gauche ingrédients et ustensiles car j'ai une idée mais je m'aperçois au fur et à mesure qu'il me manque tout un tas de choses ! Ainsi, au menu : meringues avec mes blancs d'oeufs, le sucre d'Hélène, et le batteur électrique de Mamie ! J'arriverai quand même à en sauver quelques unes des griffes de Bruno (et des miennes!) pour en apporter au café demain midi.
Mardi, donc, deuxième épisode des sténopés ! Bruno a collé à l'intérieur des boîtes, sur le "gros" trou du clou, du papier aluminium dans lequel il a fait un second trou avec une aiguille (le "vrai" trou, cette fois). En effet, pour que ça fonctionne, il faut faire un trou si petit que sans outil spécial il n'est pas possible de le faire directement dans le métal.
Pendant la récréation de l'après-midi nous installons le "labo de développement" dans le camion puis allons faire des essais de photos pour calculer le temps d'exposition, qui sera estimé à trente secondes.
Voici celle qui a le mieux fonctionné (modèle : eh bien le chapiteau, tiens!) :

Ah oui, tiens, je réalise que je ne vous ai pas expliqué ça : la photo qu'on obtient avec un sténopé est en négatif, le foncé apparaît donc en clair, et inversement. Pour avoir une image "normale" il faut donc scanner la photo et la repasser en positif sur l'ordinateur.
Quand tout est installé et que les tests sont faits, Bruno explique le principe de la prise de vue et du développement aux enfants, ainsi que la marche à suivre.
Nous avons plongé le camion dans le noir, avec juste une lumière inactinique qui permet de manipuler le papier photo sans l'exposer.

Ils placent le papier photo dans leur boîte, vérifient que le scotch noir qui obture le trou à l'extérieur est bien en place, et sortent du camion. Ils choisissent ensuite leur sujet et leur cadre, posent le sténopé, enlèvent le scotch, comptent jusqu'à trente lentement, puis remettent le scotch.





Le plus long sera le développement, puisque nous avons décidé de les faire passer deux par deux et pas tous ensemble, pour ce moment un peu délicat. Il faut donc tremper le papier photo dans du révélateur (qui fait apparaître l'image), puis dans un bain d'arrêt (qui stoppe la réaction chimique du révélateur : si on ne l'arrête pas le papier devient entièrement noir!), et enfin dans le fixateur.


Les photos sont collées au fur et à mesure sur la plaque de métal de la cuisine. Nous les y laisserons la nuit pour qu'elles sèchent tranquillement, c'est pratique, avec l'humidité des produits ça colle tout seul !

En attendant que certains développent leurs photos, nous allons nous réchauffer avec les autres dans le chapiteau car dehors il fait bien froid ! Tout se passera plutôt bien, sauf pour le pauvre Hubert : il a beau faire les choses très correctement et très sérieusement, ses deux premières photos ne donnent rien !
Bruno se dit que le trou de son sténopé est peut-être trop petit et lui en donne donc un autre : ça marche un peu mieux, déjà ! Voici donc ses deux photos : sur la première, vous pouvez voir le tas de neige de feu leur bonhomme de neige (qu'Augustin a achevé à la masse ce midi, le vilain!), et sur la seconde sa caravane.




Firmin a une photo du chapiteau floue (je crois qu'il a bougé), et une autre plus réussie de la caravane des Guibé.




Gabrielle a pris le chapiteau une première fois, puis une seconde fois avec sa mère devant (qui était ravie de poser sans bouger pendant trente secondes dans le froid !).




Léon rencontrera quant à lui quelques problèmes de cadrage, avec des sujets un peu trop proches de l'appareil : le chapiteau, puis son chapeau.




Augustin s'en sort pas mal, avec son rubixcube (passion du moment!) devant le chapiteau, et sa caravane face à celle des Guibé.




C'est en tout cas un chouette moment, et les enfants sont tout contents d'avoir assisté au moment magique où la photo apparaît sur le papier blanc. Après l'école Bruno propose aux Morallès intéressés par l'expérience de s'initier au sténopé : Jean et Didier tenteront ! Voici le résultat pour Jean, les négatifs laissaient craindre le pire mais Bruno a réussi à en tirer quelque chose après pas mal de manipulations sur ordinateur, finalement !




(comment ça il est obsédé par sa princesse ?! XD )
Pour celles de Didier je ne les ai pas encore, je les ajouterai donc peut-être plus tard !
Pendant que Bruno fait ça je vais faire des "petites courses" à côté, mais finalement j'ai un peu présumé de mes forces et je finirai par lui passer un coup de téléphone pour lui demander de venir me donner un coup de main pour porter les sacs. Je le trouverai à la sortie du magasin avec la petite charriotte du cirque : quelle bonne idée !
Le soir nous buvons un verre avec un copain belge qui est dans le coin pour une pièce de théâtre dont il est régisseur et que nous devons aller voir mercredi soir. Nous hésitons un moment à aller voir un spectacle qui a lieu dans la salle juste à côté, mais finalement la fatigue et le froid l'emportent. En effet dehors la température commence à baisser sérieusement et passer sous le zéro, et apparemment ça va durer... J'en veux pour preuve ce gros tas de chaussons sur le radiateur : quand on commence à les mettre là, c'est que ça caille bien au plancher !

Petite soirée pépère au camion, donc, et au lit tôt !