L’arrache-cœur


C’est étrange comme
L’herbe est humide et rouge
Sous mes pieds nus
Mais je crois que déjà
C’est l’automne par ici
Dans ce curieux pays.


Le silence est si parfait
Plus rien ne cogne
Plus rien ne s’agite
Dans cet univers clos
Sans relief ni horizon
Tout étouffé de coton ouaté.


Une riche trille le perce
Le chant du merle noir
A l’œil si curieux si vivant
Qui me regarde un instant
La tête penchée un peu
L’air moqueur, l’air triste.


Un frisson me traverse
Pas un souffle de vent
N’agite les branchages
Les feuilles, les herbes folles
Pas un souffle de vent
J’ai un peu froid pourtant.


Le ciel n’est plus une prison
Je n’ai pas mal. Un sourire
En regardant sur la table,
Devant moi, posé juste là
Ce n’est que ça
Ce n’est finalement que ça.