Le Nord. Un Nord très lointain. Un pays scandinave…
A l’annonce du lieu de ma future mission, j’ai caché mon dépit. Mais durant l’exposé des détails, mon esprit ne put s’empêcher d’anticiper.
Du froid neigeux écrasant des maisons de bois perdues au bord de fjords isolés et constamment noyés dans une brume lourde et humide. Voilà le décor dans lequel je devais travailler auprès de solides gaillards barbus et bourrus qu’on aurait crus tout juste descendus d’un drakkar et de femmes grandes, beaucoup trop grandes, et désespérément blondes. Pour tous, le pull en laine brute semblait être la norme et je grimaçais au son d’une langue aussi gutturale qu’incompréhensible. Mon moral fut totalement ruiné en imaginant la nourriture locale : rollmops et autres spécialités de poisson plus ou moins faisandé.
Je me voyais déjà passer une année entière à grelotter, seul et incompris, subsistant de pain suédois et d’Aquavit.



Je suis à Copenhague. Le projet est génial et novateur : rénover l’incinérateur en plein centre d’une ville étonnamment dynamique, en aménageant des pistes de ski sur les flancs de l’usine et en créant un effet « bouffée de fumée » à la sortie de la cheminée pour visualiser la quantité de CO2 rejetée !
Mes collègues danois sont chaleureux et leur anglais est bien meilleur que le mien. Ils me font découvrir une culture créative baignée d’un vrai respect de la nature, de l’humain et des ses traditions, des paysages incroyables et même une vraie gastronomie.
Et puis, il y a Anna…