Je vous demande beaucoup d'indulgence pour ce petit texte né de vapeurs éthyliques et salées. (Je vous remercie de ne pas appeler les urgences psychiatriques). Oh, c'est écrit en vers de 9 pieds (enfin, à peu près, parce que compter ses pieds avec l'esprit embrumé, c'est pas simple).



Amenez-moi de l’alcool, encore !
Alimentez ce feu qui m’embrase
Qu’il grossisse et puis qu’il enfle encore
Qu’il dévore tout ! Je fais table rase
Du passé, du présent et du reste,
Des morts, des vivants, même des autres !
Fuyez-moi comme la rage et la peste
Et comme la fange où je me vautre…



Puisque la mort est toujours au bout
Alors la vie n’est qu’une agonie
Pleine de rumeurs, d’humeurs, de sanies
Une lente descente avec le goût
Salé, cuivré et toujours cendreux
Des larmes, du sang et du pâle feu
Qui s’éteint, qui meurt, qui disparaît
Comme tout s’efface d’un simple trait…



Ravivez ces braises condamnées
Avec un peu de ce feu liquide
Qui court dans mes veines asséchées
Qui comble, noie et parfois tue le vide.
Je veux mon enfer avec glaçons
Pour un corps, et même une âme encore,
Assoiffés de folie, de passion…
Amenez-moi de l’alcool, encore !