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L'avion s'envole vers Varsovie. Je suis à coté de Philippe, le garçon un peu rougeau dont j'ai pu tirer le prénom entre deux accès de peur panique. Il a horreur de l'avion mais il a voulu se tester sur un premier voyage naturaliste de courte distance. Effectivement, il ne faut pas deux heures à l'avion pour nous mener à bon aéroport.

Nous nous regroupons tous les quatre à la sortie de l'avion avant de sortir de l'aéroport Frédéric Chopin. Sur le passage qui mène à l'extérieur un homme trapu, clope au bec, le dos rond, cheveux long, barbe de plusieurs mois, veste de toile gris beige sur le dos nous attend un papier griffonné au nom de l'agence entre les mains. Il donne une poignée de main solide à chacun et se présente :

- " Je m'appelle Patrice, je suis votre guide. J'espère que vous êtes en pleine forme. Avec moi, vous n'aurez pas le temps de vous reposer."

Au dehors, un agent de police regarde la plaque d'immatriculation d'une voiture mal garée près des trottoirs. Elle est placée sur un passage entre deux circulations piétonnes et gène la circulation autour de l'aéroport. Vous l'aurez deviné, c'est le véhicule qu'à loué Patrice.

- "Le parking était fermé lorsque je suis arrivé." tente t'il d'expliquer dans un anglais approximatif à l'homme en uniforme qui ne parle apparemment que sa langue maternelle.

Après quelques longues minutes d'incompréhension mutuelle, Patrice sort de sa poche des billets, quelques złotys, qu'il tend au policier. Celui-ci guide Patrice vers son véhicule de service, vérifie les papiers et le laisse enfin partir. Nous tassons nos valises dans le coffre étriqué, montons à cinq dans une voiture prévue pour quatre personnes, les sacs à dos sur nos genoux, Francine au milieu, sur la barre qui sépare les deux sièges arrières.

- "Je n'ai pas pris plus grand, c'est plus cher !" Nous lance Patrice. "C'est avec des économies comme celle là que je peux proposer des voyages pas trop chers. Je m'y retrouve à la fin du séjour sinon j'en serais de ma poche."

Nous sommes abasourdis par le voyage et ses propos. Patrice continue de parler seul.

- "Bon ! Nous ne sommes pas encore arrivé. Il reste encore plus de 200 km à faire."

- "Les corneilles mantelées que vous voyez là, c'est comme les pigeons en France, il y en partout à Varsovie."

- "La Pologne est un pays intelligent, ils refusent l'Euro et profitent des aides de l'Europe. Ils ont amélioré les voies de circulation. Vous verrez, les routes sont bonnes. Ca n'a pas toujours été le cas."

Francine signale que si les routes sont bonnes il faudra quand même prévoir un tour de rôle pour la place arrière qu'elle occupe.

Notre itinéraire est rectiligne et traverse de grandes étendues de champs. Sur la fin du parcours nous traversons plusieurs grandes forêts. Nous y remarquons des personnes placées régulièrement au bord des routes.

- "Ce sont des paysans qui viennent vendre leur production. C'est la période des champignons."

- "Si vous voulez en profiter, c'est vraiment pas cher."

- "Attention, il y a des demoiselles sur le bord des routes qui donnent aussi des champignons" (rire étouffé) "Ce n'est pas un pays riche, ils vivent comme ils peuvent."

Nous arrivons près du village de Goniadz. Notre guide lache :

- "J'ai eu un souci avec la loueuse habituelle, elle a augmenté ses tarifs alors je l'ai laissé tomber. Mais rassurez vous, je vous ai trouvé un endroit sympa. Les chambres sont correctes et la propriétaire fait de bonnes soupes."

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