Toute la nuit s'allonge

Entre les poteaux gris ,



Les fils électriques tracent la partition du soir.



La fenêtre,

le chat qui respire sous le radiateur rouillé.



La lampe du chemin est allumée

Un grand miroir

En face,la haie de rosiers aux boutons calcinés

la neige, le vent, la pluie,

Les pommes arrachées aux branches fendues .



Je me demande parfois où vont les pas d'hier

Qui ont laissé dans l'herbe du jardin

la trace de nos pieds.

Le temps qui boucle

L'avant d'après .



L'escalier de bois

Le froid du palier,

La porte close d'une mansarde au papier printanier





La fleur noire et l'écharpe gris bleu

accrochées aux fers noirs du lit

La lucarne , deux battants

Les volets de métal grinçant



Cœur battant

Où va la silhouette de l'été

Qui rêve toute nue

Assise sur les draps défaits ?



Je hume l'air du soir comme un loup qui tourne en rond,

Par faim de toi

Je ferme les yeux et tout est dans mon nez

Comme toi ,

Toi qui griffe l'espace en caresse femelle

Et lacère le froid



Ton parfum .



Je m'allonge dans le silence

Et j'attends la mort du désir qui serre

Dans des soleils de fauve.