Jean-luc Drouin's photos with the keyword: Manutention

Pousseur de Baramba

21 Apr 2020 69 18 531
Ambalavao (Madagascar) - A Madagascar il y a les tireurs de pousse-pousse, mais il y a aussi les pousseurs de barambas. Les barambas sont des chariots de fabrication artisanale qui servent au transport des marchandises. Tous les manutentionnaires indépendants du pays ont leur baramba. Ils transportent tout ce qui peut se charger sur un tel chariot. J’en ai vu transporter des blocs moteurs de camion ou des cochons vivants… Certains sont chargés de plusieurs centaines de kilos. Mais là, selon le poids, le manutentionnaire se fait aider, moyennant finance, par deux ou trois personnes. A Ambalavao où la photo a été prise, la route est plane. Mais dans certaines villes comme Fianarantsoa, j’en ai vu pousser un chargement d’ananas (pas loin 100 kilos) dans une côte raide sur plus d’un kilomètre. Ils étaient 4 pour pousser. Et ils en bavaient des ronds de chapeaux. Sur la photo, on voit la marque « Peugeot » inscrite sur l’un des montants du chariot, mais ne pensez pas que c’est le constructeur français qui fabrique ces barambas. C’est une fabrication totalement artisanale avec des matériaux de récupération. Notez la présence d’un volant pour actionner un semblant de direction. Bien entendu, il n’y a pas de suspension. Certains ont des freins rudimentaires.

Le muscle comme outil de travail

30 Oct 2019 54 15 715
Agra (Inde) - Troisième photo de la série sur « les Indiens au travail ». Toujours dans un quartier de « commerces en gros » dans le secteur du Fort rouge. On a vu sur les deux précédentes photos que le travail des manutentionnaires et des livreurs est éprouvant. Notamment pour les cyclo-pousses qui tractent parfois plus de 100 kilos à la force des mollets. Quand ça devient trop dur, ils mettent pied-à-terre et tirent leurs engins tant bien que mal dans une circulation souvent anarchique et toujours dangereuse. D’autres, s’ils ont une énorme charge à transporter, se font aider moyennant quelques roupies, comme sur cette photo. L’homme a accepté 5 roupies (0,078 euro) pour pousser le chargement et faciliter le travail du cyclo-pousse, jusqu’à la sortie du quartier. Le manutentionnaire retournera ensuite aux camions pour continuer le déchargement. Après un plan large, puis un plan moyen hier, pour cette troisième photo, je me devais de choisir un plan serré. Même si aujourd’hui, je pense que j’aurais dû élargir légèrement ce plan qui ne laisse guère de place à l’environnement. Avec ces trois valeurs, je diversifie ainsi mon regard pour donner du relief à ce mini-reportage… Mais avec 3 photos on serait dans le triptyque en non plus dans la série. De toute façon, ce n’est pas le cas, car je vais continuer jusqu’à la fin de la semaine à présenter des photos sur les Indiens au travail dans ce quartier spécifique d’Agra.

La dure vie des cyclo-pousses

29 Oct 2019 53 19 880
Agra (Inde) - Nous sommes toujours dans le quartier des grossistes et des entrepôts à Agra, un jour de livraison. Après le déchargement des camions (photo d’hier), des dizaines de cyclo-pousses vont livrer les colis à leurs destinataires. Parfois à l’autre bout de la ville. Certains livreurs parcourent ainsi plus d’une une dizaine de kilomètres pour une poignée de roupies. Le cyclo-pousse au première plan sur la photo, avec qui j’ai pu parler alors qu’il il attendait avec ses collègues que l’on décharge les marchandises d’un camion, m’a avoué qu’il préférait les longues distances, plus rémunératrices (0,50 euros pour une course de plusieurs kilomètres). Les jours où les camions sont nombreux, il lui arrive de gagner jusqu’à 10 euros pour 12 heures voire plus, d’un travail très physique. Plus du double que pour une journée ordinaire passée à transporter des « passagers » et quelques colis sur le marché du fort d’Agra. Lorsqu’il n'a pas de colis à transporter, s'il a la chance de faire le « taxi » pour des touristes étrangers, il majore de quelques roupies son tarif habituel. Ce n’est pas lui qui me l’a dit, mais je connais bien les pratiques des indiens. Pratiques tout à fait compréhensibles. Mais les touristes préfèrent circuler en rickshaws, plus rapides. De toute façon, il n’a pas souvent l’occasion de s’approcher du Taj Mahal où se concentrent les hôtels, car le secteur est tenu d’une main de fer par le « syndicat » local, aux méthodes mafieuses. Il y a quelques années plusieurs cyclo-pousses s’étaient aventurés à travailler aux abords du célèbre mausolée. Ils avaient été sauvagement agressés aux couteaux. Plusieurs malheureux avaient été mutilés ne pouvant plus exercer leur métier. Et lun d’entre-eux était mort des suites de ses blessures. Bien entendu, la police corrompue n’avait pas mené d’enquête. Pour la photo, j'ai demandé à mon interlocuteur dans quelle direction il devait se diriger ? Après avoir fait quelques photos du chargement, je suis parti à deux cents mères plus loin pour l’attendre. Concentré sur son effort, il ne m’a pas vu. Quand j’ai pris la photo, je crois qu’il me cherchait de l’autre côté de la rue. Comme il n’allait pas vite j’ai eu le temps de le rattraper pour le remercier d’un petit signe de la main. Il esquissé un rictus en guise de sourire. A peine parti, il était déjà fatigué. Depuis le matin, il avait plus de 40 kilomètres dans les mollets.

Livraison expresse

18 Oct 2019 42 18 689
Cambodge - Je présente encore volontairement, une photo imparfaite. Imperfection, selon les critères établis par les penseurs de la photographie et des peintres, bien avant eux. C’est un instantané. Une photo prise sur le vif, sans réfléchir, sans avoir eu le temps de composer la scène. Le manutentionnaire du marché de Khampong Chhnang était de dos lorsque je me suis retrouvé près de lui. C’est à ce moment qu’il a fait volte face jetant l’un des paquets de légumes sur sont épaule, tout en commençant à se diriger vers le marché pour livrer sa commande. Tout s’est passé en deux ou trois seconde. Je venais d’arriver sur le marché et je n’avais pas encore pré-réglé mon appareil. J’ai juste eu le temps de porter mon oeil au viseur et de déclencher. Sans même m’assurer que l’autofocus avait eu le temps d’accrocher le point. Malgré cette impréparation, la lumière froide de fin de journée qui vire au bleu, le léger flou du visage du sujet principal et l’attitude imparfaite de l’homme dans le camion… La dynamique du livreur me suffit pour apprécier cette image. Si les conditions avaient été différentes, cette image aurait pu être une grande photo. Ce n’est pas le cas. Mais pour moi, c’est quand même une bonne photo. En tout cas que j’aime bien. Plus que celle du bonze d’hier qui, bien de plus colorée, était trop statique. Mais là, au moins, on est dans le mouvement.

Chargement à dos d'homme

30 May 2019 55 27 1225
Cambodge - Retour à Kampong-Chhnang, sur les rives de la « Tonlé Sap river » avec cette photo ressortie des mes récentes archives. J’avais repéré cette image, mais je trouvais le contre-jour un peu violent. Pas assez de détails dans le visage du porteur. Et en voyage, je n’emporte pas tous les outils de post-traitement a ma disposition sur mon ordinateur de bureau. C’est volontaire car je ne veux pas passer mes soirées à retravailler mes photos à l’hôtel. Même si je n’interviens qu’à minima sur mes photos, il faut parfois un traitement un peu plus poussé. C’est ce que je viens de faire avec cette scène. La couleur fonctionnait bien, mais je trouve plus pertinent de la présenter en N&B. Le ciel a l’air un peu surnaturel, mais on est très proche de la réalité. Les ciels de fin de journée en Asie, après une averse ont souvent cet aspect dramatique. J’ai volontairement poussé un peu le contraste, ce qui a pour effet de renforcer ce sentiment. L’homme porte une charge d’environ 60 kilos de coquillages, malgré les 40 kilos annoncés sur le sac. J'en ai soulevé un et je peux affirmer que 40 kilos, c'est de la rigolade. Ces coquillages (genre coques) ont été pêchés dans la journée. L’homme les transborde (pieds-nus), un à un, dans un camion qui partira livrer son chargement à Phnom-Penh, à 90 km au Sud de Kampong-Chhnang.

Mékong

06 Apr 2019 31 7 853
En face, c’est le Laos. Au milieu, le Mékong. Moi, je suis en Thaïlande à Nong Kai. Je photographie le chargement des péniches qui vont livrer des biens de consommation de l’autre côté du fleuve. On le voit mieux sur la photo suivante, mais un toboggan en bois sert à faire glisser les cartons sur le quai flottant, à partir duquel les marchandises seront embarquées sur la péniche. Les manutentionnaires portent des charges très lourdes à toute vitesse, avant de les balancer sans ménagement sur le toboggan. Il faut faire vite, la nuit va tomber et les ouvriers sont payés à la pièce.