Je m'étonne que Denis PEIRON, dans un article intitulé: "Des langues qui restent bien étrangères aux Français" fasse un long développement sur l'anglais, et sur lui seul.
Je suis (depuis peu) retraitée de l'enseignement primaire, et je suis atterrée du peu d'esprit critique de mes concitoyens, journalistes y compris, en matière de langue(s) étrangère(s). Je suis polyglotte (5 langues), en grande partie de façon autodidacte (2 d'entre elles), et je pense que cela me donne une certaine compétence pour parler du sujet.

Quand comprendra-t-on que l'anglais est difficile, qu'il n'a obtenu son rayonnement actuel que pour des causes historiques et économiques, mais qu'il est très mal adapté à cet usage de langue véhiculaire?
Quand les membres des classes "moyennes" et supérieures que sont les journalistes cesseront-ils de culpabiliser les Français pour leur prétendue nullité en "langues", qui n'est pas du tout supérieure à celle des Japonais, par exemple (j'ai voyagé au Japon, je l'ai constaté), et bien inférieure à la nullité en langues des Britanniques!!

Je comprends ce désir de vouloir "être comme les autres" en tant que peuple, ce désir d'être "à la hauteur". Mais j'ai l'impression que le sujet est biaisé, et qu'hélas, le conditionnement des esprits a été tel depuis 50 ans, que des gens très raisonnables par ailleurs sont devenus incapables d'analyser en finesse les causes et conséquences réelles de la situation. Marche forcée vers ce qu'ont décidé les vainqueurs de 45, et non les peuples. On prétend parler de "langues" et c'est toutours l'anglais. Schizophrénie collective. Phonétiquement, structurellement, l'italien ou l'espagnol seraient bien plus adaptées, même pour des Anglo-saxons, nordiques etc...
M Peiron a bien pointé une des causes possibles du problème: la peur de perdre son identité. Cependant, un ami professeur d'anglais en collège (anglophone de naissance qui plus est!) m'a dit que déjà les enfants, qui pourtant avaient envie d'apprendre cette langue, arrivent en 6 ème --dégoûtés-- de l'anglais! D'autres professeurs que lui le disent aussi.
Ce qui est plutôt en cause là, c'est l'empilement irraisonné et précipité de politiques éducatives aveugles, basées sur des présupposés probablement en partie erronés. Je n'ai pas le temps de développer maintenant, mais je réécrirai peut-être à M Peiron.

Il n'est pas anodin, il n'est pas acceptable de subir toujours et encore ce double discours (LES langueS = anglais). Après avoir lu l'excellent "Petit cours d'autodéfense intellectuelle", j'ai appliqué au discours sur la communication linguistique les grilles de lecture critique que ce professeur de l'université de Montréal propose pour débusquer les raisonnement erronés.
J'en ai fait un article sur mon blog, et je propose à M Peiron de bien vouloir aller le lire...
www.ipernity.com/blog/42554/89327