Dimanche matin j'ai un peu de mal à me lever quand le réveil sonne ; pourtant il le faut bien car j'ai du pain sur la planche... Préparer des lasagnes pour vingt personnes pour ce soir, entre autres ! J'ai tous mes ingrédients :

Et là je ne veux pas de commentaires du genre "Ah tu mets des champignons toi dans tes lasagnes ?!", ou bien "Rhoooo... elle a acheté de la "poudre à béchamel" toute prête !". Oui je mets des champignons (j'en mets même dans ma carbonara pour tout vous dire!), et oui quand j'ai trois litres de béchamel à préparer je cède à la facilité ! C'est que ça en fait, de la quantité ! Trois kilos de viande hachée, une quinzaine de pots de sauce, coulis et pulpe de tomates... Mais les ingrédients, ce n'est finalement pas le plus compliqué... le vrai souci, ce sont les plats et autres récipients ! Heureusement j'avais étudié pendant la semaine la faisabilité de la chose, et réussi à rassembler cinq grands plats et autant de promesses de "prêt de four".

C'est avec les marmites que je rencontrerai un problème : j'avais prévu d'utiliser l'énorme cocotte que Mamie Monique prend quand elle prépare les repas pour le montage, mais il se trouve qu'elle est... dans le bus de Mamie... qui est lui-même... parti avec Bernard, Sylvie, Didier et Hélène à un vide-grenier ! J'emprunte donc une marmite à Gino et commence à préparer la bolognaise dedans, mais j'atteins rapidement ses limites... et il me reste encore une bonne quantité de viande et de sauce à ajouter !

Je mets donc ma préparation en attente et déjeune rapidement en attendant qu'ils rentrent. Tiens, un petit bonhomme au fond de la vinaigrette avec les restes d'asperges (il n'a pas l'air hyper sympa, par contre!) :

Le bus est enfin de retour du vide-grenier, je peux récupérer la cocotte et me remettre aux fourneaux. Forcément... ce n'est pas tout à fait la même taille !

Et pourtant, elle finira remplie à ras-bord à son tour !

La bolognaise enfin prête, je peux faire une petite pause jusqu'en fin d'après-midi, où je me remettrai au boulot. Je vais boire un café chez Jean, de fil en aiguille nous sommes rejoints par Sylvie et Carole, et ça se termine en Scrabble (décidément, ça aura été l'année du Scrabble!). Vers 16 heures, comme je me demandais où installer les tables pour ce soir (vu la température on va rester sous le chapiteau!), Carole me propose que nous allions tous rouler la moquette de la piste, ainsi on pourra se mettre sur le plancher. Elle bat le rappel fort efficacement, et en deux temps trois mouvements c'est fait !
Alors que je m'apprête à aller m'occuper de la suite des lasagnes, Didier vient me voir : "Dis donc Céline, on se disait, avec Jean..." Là, la lumière "alerte rouge" s'allume au fond de mon crâne... c'est que je finis par le connaître, le bougre, et j'ai appris à reconnaître cette expression "je vais te demander ou te proposer quelque chose qui risque de te déplaire" ! xD
"On se disait, avec Jean... que tu ne pouvais quand même pas repartir d'ici sans être jamais montée en haut du chapiteau..." Ah ah, je le savais, qu'il fallait que je me méfie ! Jean arrive en renfort "Mais oui, c'est clair que ce serait dommage... Regarde : je te prête mon baudrier, c'est hyper sécurisé, en plus on sera avec toi, il ne peut rien t'arriver !"
J'avoue que je ne mettrai pas non plus trois heures à accepter : j'ai une grande confiance en eux et en plus c'est beaucoup moins stressant que quand tout le monde était monté. Là, si je suis ridicule, ils ne seront que deux à le savoir ! Enfin trois, plus exactement, car il faut bien garder un souvenir de ce moment : je demande donc à Bastian de venir faire le reporter photo.
Aussitôt dit, aussitôt fait (dans ce genre de cas je crois qu'il est mieux de ne pas trop réfléchir!), me voici arnachée et prête à entamer l'ascension, avec mes deux gardes du corps !


En bas de l'échelle, j'ai quand même un petit doute...

Allez hop, j'y vais !

Arrivée en haut de l'échelle, Didier m'explique comment grimper en se tenant à la corde :

Exemple à l'appui :

Et regardez bien la main de Jean dans mon dos : à votre avis, il me tient ou il me pousse ?...

Je commence donc à grimper...

Et me voici arrivée à la coupole, bien assise !


Evidemment ce serait dommage de s'arrêter là : "Il faut quand même que tu montes sur la coupole, pour profiter un peu du panorama !" Bin voyons... Me voici donc arnachée d'une autre façon : Jean défait des trucs et en raccroche d'autres au baudrier (faisons-lui confiance!) et Didier me montre où prendre appui pour grimper.


Pfff, trop facile, regardez comme je suis détendue ! (mais... bien accrochée avec les deux mains, quand même!)

Ah oui, tiens, dès qu'il faut enlever une main je fais moins la maligne !

Il faut dire aussi que j'ai plus peur pour les autres (qui ne sont pas attachés) que pour moi. La vue de Jean debout à l'autre bout de la coupole sans sécurité, notamment, me paralyse !

Bon... je parviens quand même à enlever la deuxième main... Victoire !


Tout en bas Sylvie nous a aperçus et est allée prendre son appareil photo pour immortaliser l'instant, nous lui faisons signe :

Bizarrement c'est beaucoup moins impressionnant que ce que je craignais, en tout cas en ce qui concerne la hauteur. Je n'ai pas trop le vertige... en revanche je ne suis pas très à l'aise avec les mouvements ! Si rien ne bouge autour de moi ça va, mais dès que quelqu'un remue et donne du mouvement à la toile je suis beaucoup moins détendue ! Puis vient le moment de redescendre... Eh oui... c'est pas le tout d'être montée, mais il faut aussi faire le chemin inverse !
Heureusement, comme vous pourrez le remarquer sur les photos suivantes, je suis bien entourée et tenue à la fois par la taille et par le dos ! Et encore, on ne voit pas les moments où Bastian m'a donné la main. Je dois avouer que j'ai été gâtée !


Jean commence à m'expliquer la manipulation de la corde de sécurité et de l'espèce de cliquet (je crois que ça s'appelle une "main de singe") à actionner pour descendre.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, d'où mon air soucieux :

Bah, tant pis, allons-y ! (de toute façon "si tu le lâches ça bloque tout", m'a-t-il dit!)


Et arrivée à mi-chemin... Ouais, bon... je savais bien que je n'avais pas tout compris...

Sur la fin il y a trente centimètres à faire sans la corde : Bastian me tend la main, c'est peut-être uniquement psychologique mais ça aide !

Là, c'est le moment qui m'angoissait le plus : se retourner et mettre une jambe dans le vide pour descendre l'échelle (et comme vous le voyez derrière, à droite : plus de corde de sécurité!) :

Ceci dit, je dois bien admettre que ça a été, une fois encore, beaucoup plus facile que ce que je craignais. En effet l'échelle dépassait pas mal du bord du chapiteau et était bien maintenue par Didier.

J'aurai même assez de décontraction pour adresser une petite grimace à Bastian :

Derniers barreaux franchis avec le sourire :

Ouf ! La terre ferme ! Je respire mieux et me décontracte un peu : mes jambes flageolent légèrement, quand même !

Ainsi se termine cette chouette expérience : merci beaucoup à Didier, Jean et Bastian parce que c'est vrai que ça aurait été dommage de ne pas le faire ! Et avec mes trois gentils accompagnateurs qui ont pris le temps et ne s'occupaient que de moi... c'était royal, je dois bien l'admettre !
Enfin c'est pas tout ça mais... je n'aurais pas des lasagnes à préparer, moi ?! Je vais être en retard sur mon planning !
Je retourne donc vite fait au camion pour préparer la sauce béchamel :

Puis dresser les plats, et aller les porter au fur et à mesure chez les différentes personnes chargées de les mettre à cuire dans leurs fours... tout en surveillant et retournant les cinq fournées de cookies qui cuisent dans le mien !
Cette suractivité explique l'absence de photos : je vous avoue que je n'y ai pas du tout pensé !
Pas trop de photos du dîner non plus car j'avais décidé d'en profiter à fond et de vivre l'instant plutôt que de le prendre en photo. J'avais donc laissé mon appareil sur la table, mais peu de gens l'ont utilisé et surtout la majorité des photos étaient floues à cause du manque de lumière sous le chapiteau... En voici quand même quelques unes :






Notons également cette "photo-pirate" qui s'est glissée parmi les autres :

Ah bravo ! Allez, je ne ferai pas de dénonciation, mais je sais très bien qui s'est amusé à faire ça ! Bon, j'avoue que ça m'a fait rire quand j'ai découvert ça... du coup je n'ai pas résisté à le partager avec vous... Eh oui, ça t'apprendra à faire ça avec mon appareil, maintenant tu te retrouves avec tes fesses sur internet !
En dehors de cette petite surprise sur mon appareil photo, j'ai eu d'autres surprises... ce n'était pas mon anniversaire mais ça y ressemblait !
Tout d'abord, un kit contenant une sangle et tout ce qu'il faut pour l'attacher (entre deux arbres, deux poteaux...). Ce n'est pas tout à fait comme le fil (je m'en rendrai compte les jours suivants lorsque je l'essaierai!) car c'est beaucoup plus souple et donc beaucoup moins stable, mais voilà de quoi me consoler de n'en avoir pas fait suffisamment à mon goût ! Et de quoi m'entraîner sérieusement, maintenant... je n'aurai plus aucune excuse !

Pour rester dans la thématique, voici une jolie tunique que j'ai aussi reçue en cadeau ce soir :


J'aurai également une bouteille de bière et son verre en clin d'oeil (la bière s'appelle "La Barge rousse"... vous croyez que je dois le prendre comment ?!)

Ainsi qu'un joli stylo dont j'adooore la couleur :

Un foulard :

Et un rosier (que j'ai oublié de prendre en photo!)
Mais j'oubliais... j'ai aussi reçu ce fromage, petit clin d'oeil de Yann en référence à une discussion culinaire extrêmement poussée sur le Cousteron et le Chaussée-aux-Moines, que nous avions eue il y a quelques jours !

Nous serons assez sages sur les horaires (plus qu'hier soir en tout cas) et nous irons nous coucher relativement tôt : demain école et démontage à 8h30 !
Lundi matin je reçois des instructions de travail (une tonne de choses à faire, bien entendu)... et des évaluations qu'on devait m'envoyer ce week-end ne sont quant à elles jamais arrivées... Bah, ce n'est pas très grave, maintenant je n'en ai plus grand-chose à faire, et je vais essayer de profiter de cette dernière journée avec mes petits élèves !
Au niveau du démontage en revanche c'est un peu moins détendu que dans la classe : en effet, à 8h30 il n'y a personne à part les Morallès. Serait-on en train de revivre la blague du montage, qui n'avait pas été fixé le même jour pour tout le monde ?... Ah non, les gars arrivent juste à neuf heures, parce que c'est l'horaire qui leur avait été donné. Bon...
Autre blague du jour : des techniciens EDF viennent pour nous enlever l'électricité...
- Mais euh... vous faites quoi, là ?...
- Bin on enlève le courant...
- Ah mais non, ce n'est pas possible, ça. Nous ne repartons que demain matin, on ne va pas rester sans électricité...
- Ah... On va aller vérifier, alors...

Bonne idée, oui ! Mais attendez, ce n'est pas fini (ici on aura vraiment cumulé, du début à la fin!) : déjà une petite remorque a disparu pendant la nuit, sympa... Et surtout, pendant la récréation du matin, un des enfants sort et là... une odeur pestilentielle envahit le camion. "Ferme vite la porte !" lui crions-nous, "ils sont en train de vider les toilettes, ça pue!" Mais en fait, ce que j'apprendrai plus tard dans la journée... c'est que ce n'est pas le fait de vider les toilettes qui a causé cette puanteur...

C'est que les gars qui l'ont fait ont malencontreusement... renversé les toilettes, dont tout le contenu s'est répandu sur la place ... Nous passerons donc nos derniers moments à Abbeville dans une odeur insoutenable, notamment Bernard et Sylvie, dont la caravane est située en bas de la pente... Sympa... En plus on a à moitié honte et on se demande bien ce que peuvent penser les gens qui passent à proximité. On aurait presque envie de mettre des pancartes "On vous jure, c'est pas nous, on n'a même pas d'animaux, d'habitude ça sent très bon dans notre campement !" xD
A midi tout le monde remange des lasagnes... car oui, j'en avais plus fait pour quarante que pour vingt, en fait !
En fin de journée, alors qu'il reste une demi-heure d'école, je me décide à écrire au propre les petits mots d'au-revoir aux enfants que j'avais préparés. En effet ce week-end j'ai écrit au brouillon des mots personnels, au sujet de notre relation, de leur caractère, de ce que chacun m'a apporté, que je glisserai dans chaque cahier de vie et qu'ils liront ce soir, ou demain, ou dans deux ans... Il ne me reste plus qu'à les recopier proprement et à les glisser dans l'enveloppe que je collerai dans chaque cahier de vie :

Tout le monde a fini sa journée sauf Augustin qui bosse ses maths avec moi, les autres jouent tranquillement à côté. Je commence à recopier le premier mot, et là... va m'arriver l'expérience corporelle la plus étrange de toute mon existence ! J'ai l'impression d'être en train de "partir", une douleur horrible s'installe dans mon dos, je ne peux plus rester assise, j'ai la respiration complètement bloquée. Impossible de bouger, je me sens coincée et j'ai la tête qui tourne, il n'y a aucune position où je sois bien, je suis obligée de m'allonger. Evidemment impossible de continuer à corriger les maths d'Augustin, le bug complet... je finis par les laisser sortir un quart d'heure avant la fin. Dès que j'ai l'impression que ça se calme un peu et que j'essaie de bouger ou de me remettre à écrire le mot commencé, ça revient. Gabrielle revient me dire je ne sais quoi, je lui demande d'aller distribuer le reste de cookies d'hier, j'hésite un moment à appeler quelqu'un mais en même temps... pour dire quoi ?... "Au secours j'ai l'impression que je suis en train de mourir" ?! xD
En plus c'est le 18 juin, et juste à côté du campement il y a la fanfare qui joue, j'ai l'impression d'assister à mon enterrement. C'est finalement ça qui me "sauvera", d'ailleurs : la scène est un peu trop énorme et j'arrive à me raisonner et me convaincre qu'il y a quand même, niveau probabilités, assez peu de risques pour que je meure là paf comme ça pour mon dernier jour de classe ici... et que c'est sans doute psychologique...
J'essaie donc de me détendre et d'arrêter de me dire "Je ne vais jamais arriver à écrire les mots et ranger leurs affaires, comment je vais faire ?". Finalement je parviendrai, peu à peu, à écrire mes cinq mots et ranger les cartables, alternant moment d'activité et repos sur la banquette... disons juste qu'il m'aura fallu environ deux heures et demie pour faire quelque chose qui m'aurait normalement pris trois quarts d'heure... Et que des bonnes courbatures dans le dos et les épaules pendant les trois jours suivants me convaincront que je n'ai pas rêvé sur cet étrange moment de blocage ! Et bien sûr, une fois que j'aurai rangé les affaires des enfants et porté les cartables de Gabrielle et Hubert chez eux, ça ira beaucoup mieux : je me sentirai encore un peu bizarre, mais les douleurs dans le buste et les difficultés à respirer ont totalement disparu... J'arriverai même à prendre une photo de Bernard et Sylvie, qui me font bien rire :

Ils sont déjà en train d'accrocher leur caravane au camion alors que nous ne partons que demain matin... Je crois que l'incident des toilettes les a définitivement dégoûtés de cette place et qu'ils ont hâte d'en partir !
Pour en revenir à cette drôle de crise, avec le recul bien sûr il me semble évident que je n'arrivais pas à "laisser" mes petits élèves et que mon corps se faisait messager pour me dire que c'était vraiment dur de leur dire au-revoir... Mais je dois avouer que sur le coup, c'était beaucoup moins limpide et beaucoup plus angoissant ! En tout cas, sans aucun doute une des plus étranges expériences qu'il m'ait été donné de vivre ! (bin quoi vous ne l'aviez pas encore compris, que j'étais une maîtresse un peu étrange ?! La Barge rousse, souvenez-vous ! xD )
Le soir il m'arrivera d'ailleurs une autre chose très étrange (mais nettement moins douloureuse!) : j'ai terminé hier soir le livre que j'étais en train de lire, je cherche donc ce que je pourrais prendre à la place. Je me remémore alors un livre, recueil de petites histoires et pensées, que Bruno avait adoré et m'avait conseillé. Je l'avais commencé et m'étais arrêtée au milieu. Je le reprends donc à l'endroit du marque page, et là, voici le titre du premier texte :

C'est une sacré coïncidence, et je me dis que la vie peut parfois être cocasse, tout de même...

Mardi, donc, hormis une grande fatigue et des bonnes courbatures, tout est normal ! Pendant la valse des camions sur le parking Marius et Hubert restent avec Léon :


Pour ma part je ne suis pas descendue assez tôt de mon camion, du coup je suis coincée dedans le temps que les manoeuvres se terminent ! (d'où cette photo que j'ai prise : il fallait bien que je m'occupe!)
Le début de la route se passe très bien, il y a un beau ciel bleu et avec Sylvie nous nous disons que ça y est, l'été est là ! (les éternelles optimistes...)
J'essaie de profiter à fond de mon dernier trajet en poids lourd : beaux paysages, noms de bled rigolos, aménagements particuliers... la routine habituelle, quoi ! Mais comme vous le remarquerez au fur et à mesure des photos : le ciel se couvre inexorablement, et rapidement il n'y a plus du tout de bleu !








Peu de temps avant de s'arrêter pour manger nous sommes bloqués par un accident qui vient tout juste de se produire. Heureusement plus de peur que de mal : une camionnette a accroché un véhicule de sécurité, son conducteur en a été quitte pour une bonne frayeur (portière arrachée et la camionnette a fini sur le toit, quand même...) mais il n'est pas blessé. Il faut néanmoins attendre que les véhicules soient dégagés, et là chacun sa méthode pour passer le temps : Sylvie et moi nous délectons d'une chronique de Jean-Jacques Vanier à la radio, pendant que Bernard et Léon vident leur vessie ! (c'est quand même pratique d'être un garçon, parfois...)

L'après-midi passera un peu lentement à notre goût : je crois que tout le monde est pressé de rentrer chez soi et de se poser un peu ! Nous admirons néanmoins encore de très beaux paysages. J'ai une certaine prédilection pour les coquelicots et la couleur des blés :







Dernière petite anecdote que me racontera Sylvie au moment où nous arrivons aux Godeaux : lors du départ pour la tournée précédente (où je n'étais pas présente car je les rejoignais directement sur place, à 25 kilomètres de chez moi), Bernard s'était fait une grosse frayeur en sortant le camion. Le terrain était détrempé, il avait mal négocié son virage, et il a vraiment cru qu'il allait se retrouver avec le camion ou la caravane dans le fossé. En rentrant de tournée, ils s'étaient donc enfin décidés à réaménager ce passage qui angoissait toujours Sylvie (ce qui ne fut pas une mince affaire puisqu'il a fallu remblayer une partie du fossé, déplacer un poteau électrique...) :

Mais au moins, comme ça, il ne devrait plus y avoir de souci !
Je repars assez vite des Godeaux : je dois aller prendre le train à Tours car ma voiture n'est pas là. J'ai pris le parti de revenir dans la semaine, en faisant l'aller-retour sur une journée, pour vider complètement mon camion, sans stress, en prenant le temps qu'il faudra.
Eh oui, car voici la fin, inéluctable, de ce blog... qui va de pair avec la fin de mon aventure chez les Morallès ! Oui, je sais, certains se demandent déjà ce qu'ils liront au petit-déjeuner, ou le soir avant d'éteindre l'ordinateur... mais ne soyons pas non plus trop tristes : nous aurons passé de bons moments ensemble ! Et puis c'est aussi un nouveau départ : je vais pouvoir retrouver du temps et de l'énergie d'écriture pour raconter de nouvelles histoires (sorties de mon imagination, celles-là), car c'est une activité que j'avais mise entre parenthèses ces derniers temps. Je repars aussi bien plus riche que je ne suis arrivée... Non, je ne parle ni de mon compte en banque (j'ai mangé toutes mes économies, ça y est!), ni des six kilos que j'ai pris en trois ans et qu'il faudrait peut-être que je me décide à perdre, à présent !
Un jour, qui sait, je réussirai peut-être à mettre en forme le récit de mes aventures et à trouver un éditeur intéressé... Merci à mes lecteurs, en tout cas, de m'avoir aidée dans un premier temps à prendre du recul sur le bouleversement que représentait pour moi la vie nomade... et de m'avoir motivée ensuite à raconter toutes ces aventures (comme ça j'aurai un support si je veux un jour les raconter à mes petits-enfants et que ma mémoire défaille!). Et puis n'hésitez pas à repasser me voir par ici de temps en temps... on ne sait jamais ce que la vie nous réserve !